Publié le 21 Sep 2018 - 11:28
DECES D’UN HOMME DANS UNE VOITURE DE POLICE

Populations et policiers se rejettent la balle

 

La mort d’un individu continue d’alimenter les débats, à Rufisque. Les populations de Dangou Nord, qui ne comprennent pas la mise en garde à vue d’un des leurs, accusent la police d’être à l’origine de la mort suspecte.

 

Dangou Nord semble remonté contre la police. Dans ce quartier situé dans la commune de Rufisque Nord, les populations se retiennent difficilement. Elles n’arrivent toujours pas à comprendre la mise en garde à vue d’un des leurs, suite à la mort d’un individu, lundi dernier. De l’avis de Pape Mass Guèye, Président de l’Asc Lébougui, le mis en cause n’a fait qu’alerter la police, lorsque le ‘’voleur’’, qui a été tué, s’est introduit dans leur maison. Témoin oculaire des faits, il explique : ‘’Lundi, vers les coups de 22 h, nous avons entendu crier au voleur dans une maison d’à-côté. C’est alors que nous sommes accourus pour voir ce qu’il en était. C’était un inconnu qui s’était introduit dans la concession et même dans une chambre de ladite maison. Interpellé, il répétait sans se lasser qu’il habite les lieux.’’ Ce qui fait dire au président d’Asc que l’homme ne jouissait pas de toutes ses facultés mentales. Ainsi, a-t-il confié, ses compagnons et lui sont retournés au lieu qui leur sert de grand-place.

Il n’empêche que les occupants de la maison ont appelé la police qui est arrivée des minutes plus tard. Un autre témoin du nom de Baba Gaye confie qu’avec ses amis, ils sont revenus sur les lieux, quand les éléments de la police sont arrivés. ‘’L’arrivée de la police, déclare le témoin, a suscité notre curiosité. Nous sommes retournés devant la maison, nous avons trouvé les policiers qui malmenaient l’inconnu en le frappant violemment, parce qu’il leur opposait une résistance. Ils l’ont frappé avant de le menotter. Par la suite, ils l’ont jeté violemment dans la voiture et il est tombé sur le ventre et poussé un cri de douleur. Le policier qui avait la torche l’a retourné et ils sont partis’’.

Aziz Niang, frère d’Ibrahima Niang qui était gardé à vue, de renchérir : ‘’La même nuit, la police est revenue à la maison pour cueillir mon frère qui l’avait alertée. Ce n’est que ce matin que nous avons appris que c’est parce que l’inconnu était décédé.’’  Même version pour Maïmouna Fall qui souligne avoir été témoin de tout ce qui s’est passé, ayant même été l’auteure du cri de détresse.

Jointe  par téléphone, la commissaire de la police urbaine de Rufisque a renseigné que lundi dernier, ses services ont été alertés de la présence d’un voleur dans une maison au quartier Dangou Nord. Mais, a précisé Sanou Diouf, la victime n’est pas arrivée vivante au poste de police. Car, avant l’arrivée de ses éléments, elle a été lynchée et qu’elle a succombée à ses blessures en cours de route, au moment de son évacuation par les policiers.  

Finalement, Ibrahima Niang a été libéré aux environs de 16 h, hier, après plus de 72 heures de garde à vue. Cependant, il reste à la disposition de la police qui, selon certaines sources, continue l’enquête. D’ailleurs, le substitut du procureur s’est déjà saisi du dossier. Suite à sa libération, Monsieur Niang a refusé de parler à la presse.

PAPE MOUSSA GUEYE (Rufisque)

 

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