Publié le 24 Jan 2012 - 16:30
DEFAILLANCES

Autopsie d’un raté

 

Fatale inexpérience

Les Lions ont-ils vraiment eu conscience de la différence entre les éliminatoires et la phase finale de la CAN ? Non assurément ! Face à la Zambie, seuls quatre joueurs (Coundoul, Diawara, Guirane, et Niang) avaient déjà disputé une Coupe d’Afrique, le reste a effectué difficilement son baptême du feu.

 

Devant une équipe qui avait atteint les quarts de finale en 2010 et qui a gardé l’ossature, les joueurs d’Amara ont vite su ce qu’il leur manquait encore : un vécu. Et ce n’est ni en club, ni même en Ligue des champions que l’on acquiert cela. La belle qualification a fait croire sans doute que le talent, la jeunesse, et la bonne entente pouvaient peser sur le vécu en compétition. La réalité a été tout autre.

 

 

La solution ? Les cadres aux CAN multiples comme le capitaine Mamadou Niang et Souleymane Diawara doivent prendre les choses en mains sur le terrain. Inciter les autres cadres (Mangane, Malickou, Guirane) à en faire de même. Le discours n’est plus "on a été mauvais", mais plutôt "on a retenu la leçon". Il faudra le matérialiser.

 

 

 

La tête et les jambes…

 

Pendant la première mi-temps, les Lions ont semblé dépassés physiquement par le rythme de la partie. Retard sur l’adversaire, circulation de balle trop lente, lourdeur de la défense et du milieu de terrain, à tel point qu’on était plus proche d’une correction des Zambiens que d’une réaction des Lions.

 

 

"Le problème n’est pas physique", jure le préparateur de la sélection. C’est mentalement que les Lions ont péché en croyant que le match s’était joué d’avance. "On a peu sous-estimé les Zambiens", a même avoué Souleymane Diawara.

 

 

La solution ? Faire déjà l’exorcisme de cette défaite. Cela a commencé hier au décrassage avec Amara qui a parlé pendant plus de 30 minutes à ses hommes avant la séance. Il faut soigner les têtes. Les Lions n’ont pas cherché de fausses excuses, ils sont tous conscients d’avoir été calamiteux.

 

 

Désormais, il faut cultiver un esprit de revanche d’ici à mercredi pour battre la Guinée Equatoriale euphorique après sa victoire en match d’ouverture. Il faudra revenir sur les règles simples du foot : concentration, générosité, prise de risque.

 

 

Le jeu et les joueurs

 

À la veille du match contre la Zambie, Amara Traoré semblait encore hésiter entre Dame Ndoye et Mohamed Diamé pour mener le jeu des Lions. Le choix du milieu de Wigan fut un mauvais casting. Très vite dépassé, Diamé a cherché sa place au milieu lors des premières minutes, hésitant à prêter main forte à Guirane et Gomis ou à être disponible pour ses attaquants.

 

 

L’entrée de Dame lui permettra de redescendre et de mieux jouer sa partition. En attaque, Niang n’a pas été le leader attendu et s’est longtemps empêtré en cherchant la solution individuellement. En défense, Kader Mangane a souffert pour son premier match en Coupe d’Afrique. Pris en défaut sur les deux buts, le vice-capitaine de la Tanière a dû attendre la dernière demi-heure pour se retrouver, mais le mal était déjà fait.

 

 

La solution ? Amara va certainement revoir sa copie et aujourd’hui, plus qu’avant le démarrage de la CAN, ses choix ne vont pas être faciles. Rémi n’a pas apprécié d’être sorti après seulement 20 minutes de jeu. Le capitaine Niang semble avoir mieux digéré.

 

Le pourra-t-il encore s’il se retrouve remplaçant face à la Guinée ? Dame Ndoye et Papiss Cissé convaincants après leur rentrée ne méritent-ils pas d’être laissés sur leur lancée ? Une certitude : cette défaite face à la Zambie va encore faire des victimes dans le 11 de départ, mais comme le dit le sélectionneur : "Il n’y a pas de sentiments à avoir. "

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