Publié le 6 Aug 2014 - 13:04
DEFICIT PLUVIOMETRIQUE, SCANDALES, CORRUPTION LORS DES LOCALES...

Le RND avertit contre une « bombe sociale à retardement »

 

Face aux risques de déstabilisation qui menaceraient le pays, le Rassemblement national démocratique demande au chef de l’Etat de « prendre ses responsabilités » « sans délai ».

 

Le Rassemblement national démocratique (RND) s’inquiète de ‘’la grave situation que traverse actuellement le pays’’. Dans un communiqué rendu public hier, son Secrétariat exécutif (SE) attire l’attention de l’Etat sur ‘’la situation critique du monde rural et l’inquiétude croissante des paysans et pasteurs liée au déficit pluviométrique sévère’’ constaté cette année. Cette situation étant ‘’pourtant prévu(e) et annoncé(e) par les services compétents’’, Dialo Diop et Cie pensent qu’il est de ‘’la responsabilité du gouvernement de prendre à temps les mesures appropriées, notamment la distribution d’urgence de nouvelles semences, de vivres de soudure et d’aliments de bétail’’. Une approche qui permettrait ‘’d’éviter que la disette chronique dans les campagnes ne vire à une famine catastrophique.’’

Cette alerte est d’autant plus sérieuse que ‘’la menace de sécheresse se double d’une véritable bombe sociale à retardement en milieu urbain, en particulier dans les banlieues’’. Des zones ‘’où un mélange détonant associant hausse vertigineuse du prix des denrées de base, chômage des jeunes, insalubrité, insécurité, pénuries d’eau et d’électricité, etc. est susceptible d’exploser à tout moment, plongeant le pays tout entier dans le chaos.’’

Sur un autre registre, le RND se joint à la vague d‘«indignation» et de «colère provoquées par les scandales à répétition» au Sénégal. Le SE en veut pour preuve ‘’la vénalité étalée de haut-magistrats, le narcotrafic établi dans la haute hiérarchie policière et la corruption désormais avérée du commandement de la gendarmerie en intelligence, de surcroît, avec la rébellion sécessionniste armée du MFDC’’. Ces éléments s’ajoutent au ‘’(…) sombre tableau d’une administration traditionnellement corrompue et partisane (territoriale, douanière, fiscale, domaniale, sans compter l’éducation et la santé, etc.)’’, décrit le SE. Ce qui fait dire à Dialo Diop et Cie que ‘’l’Etat de droit dont on se targue n’est qu’une fiction juridique, un mythe ou un leurre destinés à la consommation extérieure’’.

De manière plus large, le RND constate que la ‘’faillite générale de l’Etat néocolonial, d’ailleurs partagé par tous les pays africains dits francophones sans exception, survient dans un contexte de déstabilisation croissante et durable du continent africain’’. D’où la nécessité pour le président Macky Sall  de prendre ses ‘’responsabilités’’ en matière ‘’de réformes institutionnelles et de refondation d’un Etat digne de ce nom’’ conformément à ‘’la Charte de Gouvernance Démocratique des Assises Nationales qu’il a signée sans réserve aucune, au nom de son Parti’’. A cet effet,  le SE trouve qu’il est ‘’d’une impérieuse et urgente nécessité de soumettre cette proposition de réforme au débat et à la critique de l’opinion nationale par voie de référendum, afin d’engager sans délai le pays sur la voie salutaire du redressement patriotique et démocratique’’.

A propos des élections locales du 29 juin et leur « taux massif d’abstention », le SE a déploré ‘’les modalités non consensuelles de définition des règles du jeu, la confusion générale résultant de la multiplicité des listes, les nombreuses irrégularités’’ notées durant le scrutin. Des tares auxquelles il faut ajoute ‘’la corruption par l’argent » et aux moyens d’«autres trafics en tous genres ayant marqué aussi bien la campagne électorale que le déroulement du scrutin puis du choix des maires’’. Pour le RND,  ces « faits » sont la preuve que la réputation du « soi-disant modèle démocratique » de notre pays est « surfaite. »

DAOUDA GBAYA

 

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