Publié le 17 Jul 2018 - 15:33
DEGUERPISSEMENT DES IMPACTES DE LA CITE KEUR YARAKH

Les impactés exigent une indemnisation intégrale

 

Les habitants de Keur Yarakh, impactés par la traversée du Ter, réclament le paiement intégral de leurs indemnisations et un délai de cinq mois avant de quitter les lieux. Ils sont soutenus dans ce combat par la Raddho. 

 

Les impactés du Train express régional (Ter) de la cité Keur Yarakh, menacés d’expulsion depuis quelques mois, ont décidé de rester encore sur place. Ils ne comptent pas bouger, tant qu’ils n’ont pas reçu l’intégralité de leurs indemnisations de l’Agence nationale de la promotion chargée de l’investissement et des grands travaux (Apix). Ils ont manifesté, hier, leur colère, à l’occasion d’une conférence de presse qu’ils ont tenue au siège de la Rencontre africaine pour la défense des Droits de l’homme (Raddho). Leur porte-parole, Mamadou Mbaye, a posé les conditions exigées par les propriétaires des dix maisons avant de quitter les lieux.

Selon lui, il n’y aura point de déménagement sans indemnisation préalable des victimes. ‘’Nous réclamons le paiement intégral de la somme que nous doit l’Apix, un délai de 5 mois, des frais de déménagement et la prise en charge de mois de loyer’’.

Ces habitants de la cité Keur Yarakh réclament aussi l’octroi de terrains, comme les autres impactés du Ter de Thiaroye et de Pikine. ‘’Ils ne peuvent pas démarrer les travaux du Ter sans pour autant payer l’argent qu’ils doivent aux impactés. Les autorités de l’Apix disent qu'elles nous ont totalement indemnisés, alors que ce n’est pas vrai. Elles nous ont tout simplement donné 38 % du montant dû. C’est pourquoi nous réclamons les 62 % restants’’.

L’Apix avait accordé un délai de 2 mois à ces occupants pour quitter ce site que doit traverser le Ter, mais des techniciens sont venus, le 5 juillet dernier, pour installer des barrières devant leurs maisons et leur fermer l'entrée de la cité. Le collectif exige aussi la libération de deux jeunes arrêtés vendredi dernier, au cours d’une manifestation organisée dans la cité. Ils envisagent d’exposer leurs doléances au président de la République, à l’occasion de la visite  des chantiers  qu’il effectuera le 23 juillet 2018.

Les impactés du Ter de la cité Keur Yarakh peuvent compter sur le soutien de la (Raddho). Frédéric Philippe Diouf, chargé de l'éducation, de la formation et de la recherche de cette organisation de défense des droits humains, promet d’accompagner les victimes. "L'État n'a pas encore respecté les engagements qu'il a pris vis-à-vis des impactés du Ter. C'est pourquoi la Raddho a décidé de les appuyer pour leur permettre de rentrer dans leurs droits. Il y a une dimension psychologique et morale qui est liée à cela. Ils ont accepté, en tant que citoyens responsables, de quitter ces lieux pour des raisons d'utilité publique’’, souligne le membre du Secrétariat exécutif de la Raddho.

OUMAR BAYO BA

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