Publié le 22 Jul 2018 - 06:45
DEMISSIONS REPETITIVES DES MEDECINS SPECIALISTES

L’Etat impose un service public de cinq ans 

 

Le gouvernement du Sénégal a pris la décision d’imposer aux nouveaux médecins spécialistes bénéficiaires de bourse un service public de cinq ans avant de démissionner.

 

Les médecins bénéficiaires d’une bourse de spécialisation sont désormais contraints de travailler au moins cinq années dans la Fonction publique avant d’aller monnayer leurs talents dans le privé. L’Etat du Sénégal veut, à travers cette mesure,  mettre fin aux démissions répétitives des médecins spécialistes. L’annonce a été faite hier par le directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale, Aloys Wally Diouf, lors de la cérémonie d’ouverture du 6e Congrès de la Société sénégalaise de pédiatrie (Soseped).

Selon lui, le gouvernement a signé un contrat gagnant-gagnant avec les nouveaux bénéficiaires de bourse de spécialisation pour leur imposer à rester utiles à la population sénégalaise pendant cinq années. ‘’Nous offrons une bourse revue à la hausse et nous demandons à tous ceux qui veulent en bénéficier qu’ils puissent, en retour, servir le pays. C’est une question de civisme’’, a-t-il souligné. Le docteur renseigne que le ministère de la Santé et de l’Action sociale travaille aussi pour fidéliser les spécialistes dans le secteur public en les invitant à rendre à l’Etat ce qu’il leur a offert pendant leurs formations.

Le représentant du ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr a, par ailleurs, évoqué des mesures incitatives prises par la tutelle pour  permettre aux médecins spécialistes d’être présents dans les zones les plus éloignées. Cela, d’après lui, pour garantir aux Sénégalais le droit de bénéficier d’une offre de soins de qualité avec la présence des médecins spécialisés à tous les niveaux. ‘’Donc, nous travaillons sur une meilleure répartition des spécialistes  par la prise en compte des mesures d’accompagnement leur permettant de travailler dans les zones les plus éloignées en temps réel et à moindre coût’’, ajoute-t-il.  

L’insuffisance de médecins spécialistes  a toujours été une difficulté au Sénégal. Elle a eu comme conséquence une carence de spécialistes pour couvrir l’ensemble du territoire national. C’est pour faire face à cette situation que le gouvernement a doublé le montant de la bourse, de 150 000 à 300 000 F Cfa, dans le but d’encourager les médecins à aller vers la spécialisation.

Mais cette majoration de fonds n’a pas réglé le problème, car les nouveaux spécialistes démissionnent encore très tôt, en allant servir dans le privé.  

Le 6e Congrès des pédiatres sénégalais permettra aux acteurs de la pédiatrie  d’être capacités davantage pour prendre en charge les infections respiratoires.   Selon le président de la Société sénégalaise de pédiatrie, professeur Ousmane Ndiaye, la prise en charge des affections  respiratoires est devenue une priorité de santé publique, parce qu’elles constituent la deuxième cause de mortalité des enfants de moins de 5 ans, après les affections néonatales. Ces pathologies occupent  10 % du nombre d’hospitalisations des enfants au Sénégal.   C’est pourquoi il a prôné une lutte efficace contre ces pneumonies pour atteindre les objectifs qui leur sont assignés en 2035 : éradication de la mortalité associée aux affections respiratoires. Les  pédiatres sénégalais ont commencé le travail avec l’introduction de vaccins contre les pneumonies. Cette innovation a permis de noter une réduction considérable des maladies respiratoires dans beaucoup de structures sanitaires sénégalaises.    

OUMAR BAYO BA

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