Publié le 13 Nov 2017 - 21:57
DEMOLITIONS A NDIAKHIRATT

La Sn-Hlm sur le point de raser des constructions sur 74 hectares

 

Une vingtaine de maisons érigées sur le Tf 1107/R ont été démolies, ce samedi, à Bambilor. Au moment où on annonce la poursuite des opérations de démolition sur le périmètre des 74 hectares, leurs propriétaires ruent dans les brancards et préparent la riposte. Un drame sur fond de querelle d’héritage ?

 

Après Tivaouane Peulh, une vingtaine de maisons viennent d’être démolies, ce week-end, à Ndiakhiratt, dans la commune de Bambilor. Des images renvoyant à une scène d’apocalypse, sous les yeux des victimes qui semblaient ne plus avoir de larmes pour pleurer devant la presse. Ces derniers pointent du doigt la Sn-Hlm qui, selon eux, a procédé de façon cavalière, alors que leur bien a été gagné à la sueur de leur front, pendant plusieurs années. C’est ce qu’explique un des leurs, documents administratifs à la main. ‘’La procédure normale n’a pas été respectée. Avant tout, la Sn-Hlm se devait de donner des sommations individuellement à ceux qui occupent ces maisons. Ce qu’elle n’a pas fait’’, note Ibrahima Guèye.

Une situation insoutenable pour Pathé Diao qui se demande encore ‘’de quel droit la Sn-Hlm se permet de démolir (leurs) maisons acquises légalement à la sueur de (leur) front’’ ? Il dénonce le procédé des agents de la Dscos qui sont venus à l’insu de tout le monde pour, dit-il, ‘’faire leur sale besogne, le samedi dernier’’. La victime fait aussi remarquer que les ‘’démolisseurs disent qu’ils vont continuer les opérations de démolition’’ sur une superficie de 74 hectares touchant le titre foncier 1107/R.

A toute fin utile, les victimes de la Sn-Hlm promettent d’user de toutes les voies de recours afin de rentrer dans leur droit. Cela au prix même de leur vie. Car, ont-ils crié en chœur, les terrains sur lesquels ils ont construit ont été acquis auprès du propriétaire légal Matar Thiandoum. D’ailleurs, ce dernier a fait remarquer, devant la presse, que la superficie en question est un legs de son père, parce qu’étant seul héritier légitime. Seulement, a-t-il fait savoir, ce sont ses cousins qui ont conduit à tout ce désordre, parce que, dit-il, eux aussi revendiquent le terrain.

La Sn-Hlm se dédouane

La réaction de la Sn-Hlm ne s’est pas fait attendre. Sitôt informées, ses autorités ont réagi. De l’avis de Pape Djibril Fall, attaché de communication à la Direction générale de la Sn-Hlm, la superficie en question appartient bel et bien à la société nationale. D’ailleurs, fait noter Pape Djibril Fall, ‘’toutes les procédures légales ont été épuisées dans cette affaire’’. Car, explique-t-il, l’opération de démolition est l’aboutissement d’un processus judiciaire. ‘’La Sn-Hlm a légalement acquis cette réserve foncière d’une superficie de 74 hectares, en 2007. La finalisation de l’acte de vente est matérialisée par la remise de l’expédition, le 14 juillet 2014, et la mise à disposition du titre foncier muté depuis le 9 juillet 2014 au nom de Sn-Hlm’’, renseigne-t-il.

A cela s’ajoute une ordonnance de référé en date du 21 avril 2017 émise par le tribunal hors classe de Dakar qui ordonne l’expulsion de Matar Thiandoum qui, par la suite, avait demandé ‘’un délai pour prendre des dispositions pour l’exécution de cette décision’’, précise Pape Djibril Fall, tout en avançant qu’une ‘’sommation a été adressée à tous les occupants, par le biais de la Dscos, devant un notaire et devant tous les acteurs concernés’’.

PAPE MOUSSA GUEYE (RUFISQUE)

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