Publié le 16 Jan 2019 - 01:24
DEPLOIEMENT MISSION D’OBSERVATION

Le Sénégal et l’Union européenne en phase

 

Le gouvernement sénégalais et l’Union européenne sont parvenus à un accord, pour le déploiement d’une mission d’observation pour la prochaine présidentielle.

 

Alors que deux candidats étaient provisoirement déclarés inéligibles pour la présidentielle du 24 février prochain, le ministre des Affaires étrangères concluait un accord avec l’Union européenne (Ue) hier. Un arrangement administratif en vue du déploiement d’une mission d’observation de l’Ue pour scruter le scrutin a été signé entre le chef de la diplomatie sénégalaise, Sidiki Kaba, et la chef de la délégation de l’Ue au Sénégal, Irène Mingasson. ‘‘La mission comportera huit à dix experts, spécialistes des questions électorales. Nous sommes déjà heureux d’en attendre certains pour demain (Ndlr : aujourd’hui)’’, a annoncé cette dernière au siège du ministère.

 Cette mission sera dirigée par l’Espagnole Helena Valenciano, parlementaire européenne, qui devrait être présente  à la fin du mois. ‘‘Nous avons en vue le déploiement d’une équipe d’observateurs au début et à la fin du processus, y compris le traitement des plaintes et des recours électoraux jusqu’à l’annonce des résultats officiels. Vous serez au début, au milieu et à la fin du processus. Je pense que c’est un gage de crédibilité de transparence des élections, car il doit en être ainsi dans notre pays. Chaque fois que des élections s’organisent, nous aimerions que tout le processus puisse être ouvert et qui peut être à la disposition de tous les acteurs nationaux, régionaux et internationaux qui voudront en vérifier la régularité’’, a assuré Me Sidiki Kaba.

Pour l’instance européenne, ce n’est pas en terrain inconnu qu’elle se jette, avec cette mission. ‘‘L’Ue a décidé, une fois encore, sur demande du Sénégal, de mobiliser une mission d’observation électorale. C’est un exercice que nous connaissons, qui vise à soutenir le dialogue et la coopération sur toutes les dimensions de ce processus si important pour la démocratie’’, affirme Irène Mingasson.

Assurances

Les deux autorités se sont gardées de se prononcer sur la publication de la liste provisoire de candidats retenus par le Conseil constitutionnel ou sur les modalités compliquées du parrainage. ‘‘Dans toutes les démocraties, il y a des filtres’’, concédera Me Sidiki Kaba devant la presse. Cette mission est manifestement plus modeste que celle de la dernière présidentielle au Sénégal, le 26 février 2012. L’Ue avait alors déployé 90 observateurs de presque tous les 27 pays de son espace pour la supervision.

Même si les modalités ainsi que les conditions pour exercer les missions d’observation sont observées par décret présidentiel (article L26 du Code électoral), Irène Mingasson se montre plutôt optimiste sur l’accomplissement de la future tâche de la délégation de l’Ue. ‘‘Le défi majeur est déjà surmonté grâce à la coopération, car il s’agit de permettre à ces experts d’avoir un accès aussi complet que possible à tous les acteurs pertinents du processus électoral’’, a-t-elle déclaré après que le ministre a donné les assurances pour que cette mission puisse se faire avec toutes ‘‘les garanties de sécurité, mais aussi de facilité administrative sur l’ensemble du territoire national’’.

 Me Kaba assure que le Sénégal va examiner les recommandations issues de ce processus qui, comme il est de coutume, va s’effectuer ‘‘en toute impartialité, objectivité et indépendance’’.

OUSMANE LAYE DIOP

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