Publié le 28 Jul 2017 - 19:41
DEROULEMENT DU 30 SCRUTIN

Le GRADEC exprime ses craintes

 

Membre du Groupe de recherche et d’appui conseil pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (Gradec), Babacar Fall a invité hier à Thiès, l’État à prendre ‘’toutes ses responsabilités’’ face aux conséquences qui peuvent découler des élections législatives du dimanche prochain.

 

L’État du Sénégal doit tout faire pour éviter que le pays sombre dans le chaos électoral. C’est le vœu du Groupe de recherche et d’appui conseil pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (Gradec). Selon Babacar Fall qui présidait hier, à Thiès, un atelier d’information et de sensibilisation sur le processus des élections législatives, il appartient aux autorités étatiques de prendre ‘’toutes les dispositions’’ pour que le pays ne bascule pas dans l’impasse comme c’est le cas dans certains pays de la sous-région.

 ‘’Il y a un ensemble de difficultés auxquelles les gens font face. Ils ne disposent pas de leurs cartes d’identité biométrique. Et c’est une première au Sénégal, un pays où on vote depuis l’époque de Blaise Diagne, de Ngalandou Diouf… Le Sénégal fait référence dans la sous-région parce que beaucoup de pays y viennent pour partager les expériences en matière d’organisation des élections. Aujourd’hui, il est à regretter un certain nombre de manquements’’, déclare Babacar Fall ajoutant que le Sénégal risque ‘’d’être la risée’’ des autres pays africains.

Pour pallier à une telle situation, il préconise une ‘’large concertation’’ entre tous les acteurs pour trouver des solutions adéquates et épargner le Sénégal d’une crise post-électorale. ‘’En tant que Société civile, nous avions alerté depuis très longtemps sur les difficultés et les risques qu’on courait. Aujourd’hui, nous constatons avec regret que l’histoire nous a donné raison. Maintenant, il faut que les acteurs politiques et les citoyens prennent la pleine mesure de la gravité de la situation’’, analyse M. Fall. Aussi, ce dernier a émis des réserves sur la décision du Conseil constitutionnel  permettant désormais à tout citoyen inscrit sur le nouveau fichier électoral de voter avec son ancienne carte d’électeur, passeport …

De l’avis de ce membre du Gradec, le chef de l’État ‘’en  faisant recours au Conseil constitutionnel, ne savait pas les lourdes conséquences qu’une telle décision pouvait avoir sur  la stabilité du pays et pour la démocratie’’. Par ailleurs, Babacar Fall appelle les uns et les autres à la retenue. ‘’La balle est désormais dans le camp du pouvoir, de l’opposition et des citoyens’’, a-t-il conclu.  

GAUSTIN DIATTA (THIÈS)

 

Section: