Publié le 4 Dec 2015 - 17:41
DES PERSONNES VIVANT AVEC UN HANDICAP ARRETEES ET DEFEREES AU PARQUET POUR MENDICITE

Santi Agne dénonce « un scandale »

 

Il y a quelques jours, des personnes vivant avec un handicap ont été arrêtées et déférées au Parquet, parce qu’elles étaient en train de mendier. Les organisations qui les regroupent ont profité hier de la célébration de la journée mondiale qui leur est dédiée pour dénoncer un scandale.

 

Les organisations des personnes vivant avec un handicap se sont donné rendez-vous hier à la place de l’Obélisque, pour célébrer la journée mondiale qui leur est dédiée. Une occasion de dire tout le mal que ces personnes pensent du traitement défavorable et inéquitable qu’elles endurent à longueur d’année. Ainsi, ce qui s’est passé, ‘’il y a environ quinze jours’’, a donné du grain à moudre à ces associations. Le président du comité handisport Santi Agne raconte : ‘’Des personnes vivant avec un handicap ont été cueillies, embastillées pendant trois jours au commissariat et présentés au procureur sous le prétexte qu’elles mendiaient.’’ Selon le maire de la commune de Sicap-Liberté, il s’agit là ‘’d’un scandale’’. ‘’Nous disons plus jamais ça, parce que les personnes vivant avec un handicap ne sont pas du bétail. Prendre des personnes vivant avec un handicap, les parquer pendant trois jours ! Et on n’a pas senti la révolte des parents ! Il faut que tout le monde s’y mette ! Au-delà de nous-mêmes, il y a les parents. Tous ceux imbus des droits de l’Homme doivent faire de ce combat le leur.’’

Hier, d’une manière globale, la communication des organisations des personnes vivant avec un handicap a porté sur la situation « difficile » que leurs membres vivent. Elles ont souligné des problèmes d’éducation et d’accès à la santé. Leur plaidoyer s’adresse en premier au chef de l’Etat. Elles souhaitent que les dispositions de la loi d’orientation soient appliquées, afin que la haute autorité du handicap soit créée.

‘’Depuis 2010, sur 10 décrets d’application, 2 sont sortis’’

Elles militent pour l’effectivité des politiques d’insertion. ‘’En lieu et place de la répression, on doit pouvoir mettre en œuvre des politiques d’insertion. D’autant plus que ces politiques sont pour l’essentiel contenues dans la loi d’orientation sociale qui a été votée depuis 2010’’, a soutenu Santi Agne. Avant de fustiger le non-respect des engagements. ‘’Depuis 2010, sur 10 décrets d’application, 2 seulement ont été sortis. Cela veut dire que nous sommes très loin des objectifs’’, a-t-il dit. Selon lui, les dispositions pertinentes qui peuvent permettre à des personnes handicapées de s’intégrer économiquement, socialement, de défendre leurs droits économiques, sociaux et culturels ne sont pas appliquées. ‘’Peut-être qu’il y a des réticences ou des blocages et il nous appartient aujourd’hui d’interpeller le président de la République, pour lui dire de faire en sorte que les directives données, les dispositions de la loi soient appliquées.’’

‘’La loi dit qu’il faut tendre vers l’égalité des chances entre les personnes et mettre en place des cartes d’égalité des chances, dont l’objectif visé est d’avoir 50 000 cartes, d’ici 2017. Malheureusement, nous sommes en fin 2015, il n’y a pas encore 5 000 cartes distribuées. Il y a problème. Déjà que les 50 000 cartes sont une base minimaliste’’, déplore le maire de Sicap-Liberté. La loi prévoit aussi un fonds d’insertion pour que les personnes puissent mener des activités génératrices de revenus qui leur permettent d’être indépendantes économiquement. Mais M. Agne constate que ce fonds n’existe pas encore. 

AIDA DIENE

 

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