Publié le 13 Jun 2017 - 20:31

Detournement 

 

La Cour d’appel de Dakar a tranché hier le différend opposant Pape Diop à Matar Badiane. Ce dernier accusé d’abus de confiance consécutive dans la gestion de la station d’essence de Soumbédioune que lui avait confiée l’ancien président de l’Assemblée nationale a été reconnu coupable. Les juges d’appel ont confirmé le jugement de première instance qui condamne le prévenu à six mois assortis du sursis. Le sieur Badiane n’était pas satisfait de cette décision et avait fait appel.

L’affaire avait été enrôlée le 29 mai dernier. Seul l’ex-gérant avait comparu pour répondre du détournement survenu entre 2012 et 2013. Si en première instance Matar Badiane avait laissé entendre qu’il a été marabouté, devant les juges d’appel, il s’est défendu avec des arguments rationnels. Il a en effet laissé entendre qu’il n’est pas concerné par la période incriminée car sa gestion a pris fin en 2011. C’est pourquoi son conseil, Me Ousseynou Ngom, avait demandé que le premier jugement soit infirmé parce que son client ne gérait pas physiquement. Mieux, il avait dénoncé l’absence de preuves car il n’y a pas eu d’inventaire pour déterminer l’actif et le passif au moment de la passation de service. Pis, d’après Me Ngom, avant Matar Badiane, d’autres personnes ont été accusées de manquements pour la même période.

Représentant de Pape Diop, Me Bruce Sylva du cabinet de Me Khassim Touré avait soutenu que rien n’indique que le client ne gérait plus durant la période incriminée. A son avis, le prévenu aurait dû se faire établir un constat d’huissier au moment de quitter. Compte tenu de ces arguments, il avait réclamé des dommages et intérêts estimés à 15 millions. Son confrère de la défense avait invité la Cour à déclarer irrecevable cette demande du fait qu’en première instance, le juge avait réservé les intérêts de Pape Diop dont l’absence a été aussi dénoncée par le même conseil. ‘’Le minimum aurait été de se présenter pour éclairer les juges’’, a fulminé Me Ngom. Le parquet général avait requis l’application de la loi. La Cour a confirmé le premier jugement.

 

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