Publié le 15 Jun 2018 - 03:58
DETOURNEMENT PRESUME DE 23 MILLIONS A l'INSTITUTION IMMACULÉE CONCEPTION

Le sort des deux responsables de la mutuelle d'épargne suspendu au résultat de l’expertise 

 

Poursuivis pour détournement portant sur la somme de 23 millions, le président et le trésorier général de la mutuelle d’épargne de l'institution Immaculée Conception ont été attraits, la semaine dernière, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Les prévenus I. Faye et G. Diouf devaient être fixés sur leur sort hier, mais le tribunal a ordonné une expertise comptable.

 

Après avoir géré la mutuelle d’épargne de l'institution Immaculée Conception, l’heure est venue pour I. Faye et G. Diouf, respectivement président et trésorier général, de faire les comptes. Seulement, les deux quinquagénaires ont été contraints de se justifier devant les juges et non face à leurs pairs. En fait, les deux enseignants sont traduits en justice pour abus de confiance, car ils sont accusés d’avoir détourné la somme de 23 millions de francs Cfa. Ils ont comparu mercredi dernier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Le parquet avait demandé l’application de la loi et l’affaire avait été mise en délibéré pour être vidée hier. Sauf qu’il y a eu retournement de situation, car le tribunal a accédé à la demande de la défense en ordonnant une expertise comptable. Ainsi, elle a renvoyé l’affaire au 3 octobre prochain et a ordonné la liberté provisoire des prévenus accusés d’avoir créé un gap dans la comptabilité de la mutuelle d’épargne.

Mercredi, Alassane Sall, parlant au nom de ses collègues, a révélé que la mutuelle a été créée depuis 2007, avec une cotisation mensuelle de 5 000 F Cfa pour chaque membre qui doit également verser des frais d’adhésion fixés à 5 000 F Cfa. Pour le fonctionnement, la partie civile a renseigné qu’au mois d'octobre de chaque année, des prêts de 100 000 F Cfa avec un taux d'intérêt sont octroyés aux membres. Le remboursement se fait à travers des ponctions effectuées directement sur les salaires. D’après toujours la partie civile, certains cotisaient aussi pour préparer leur retraite. A ce stade du récit, M. Sall a lâché : ‘’Voilà deux ans que je cours personnellement derrière mes fonds pour effectuer le pèlerinage à La Mecque, sans succès. A l'image de mes collègues composés de femmes de ménage, de secrétaires, entre autres. C'est la mort dans l'âme que nous nous sommes présentés devant ce tribunal.’’ A l’en croire, une médiation avait été entreprise depuis juillet 2017. A cet effet, le directeur de l'Enseignement privé catholique les a reçus à deux reprises, mais c’était sans succès.

Entendus, les deux responsables ont avoué devoir de l’argent à la structure, mais ils ont imputé le manquant, en grande partie, aux adhérents mauvais payeurs et qui ont finalement quitté la mutuelle. ‘’Nous devons de l’argent à certains membres, mais il y a aussi ceux qui nous doivent de l'argent et qui ont quitté la mutuelle’’, s’est défendu Ignace Faye qui a expliqué qu'au début, il y avait 80 adhérents et la cotisation fixée à 2 000 F Cfa. Contrairement aux propos tenus par le représentant des parties civiles, le prévenu a fait savoir que tous les membres n'ont pas adhéré en 2007, puisqu’en 2016, il n’y avait que 4 millions dans la caisse où il ne reste que 100 000 F Cfa. Ces dénégations ont été confirmées par son co-prévenu et collègue enseignant. Le professeur d'histoire et de géographie, Guédji Diouf, a laissé entendre qu’ils ne sont pas responsables du manquant.

Pour Me Ousmane Thiam, constitué pour les victimes, il y a bel et bien détournement, vu que ses clients n'ont pas pu rentrer dans leurs fonds. Ceci, malgré plusieurs mises en demeure faites auprès des prévenus dépositaires des sommes. Il a réclamé 33 millions de francs Cfa au titre de dommages et intérêts. A défaut d’une expertise, la défense avait plaidé la relaxe des prévenus dont le sort est maintenant lié aux conclusions de l’expert.

FATOU SY

Section: