Publié le 19 Sep 2017 - 14:31
DEUX SEMAINES SANS EAU A KOLDA

Les habitants recourent aux puits

 

Depuis deux semaines, la plupart des quartiers de la commune de Kolda sont privés d’eau potable. Le liquide ne coule pas dans les robinets de la Sénégalaise des Eaux (SDE), la société opérant dans la production et la distribution d’eau potable au Sénégal. Les habitants sont obligés de faire recours à l’eau des puits et, pour les plus nantis, à de l’eau minérale.

 

Des femmes munies de bidons et de seaux à la recherche d’eau dans les quartiers voisins, des abords de robinet taris comme un puits dans le sahel au mois de juin. La liste des calvaires des habitants de la commune de Kolda ne cesse de s’allonger. Et pour cause, cela fait deux semaines que l’eau est introuvable dans des quartiers comme Sikilo, Doumassou plateau, Doumassou, Bouna Kane, Bantanguel, Hilèle, Ndiobène entre autres.

 C’est l’épicentre de ce problème

 C’est une évidence. L’eau est précieuse, mais elle devient une denrée rare, voire inexistante. Les populations ne dorment que d’un œil à cause de ce manque. Elles passent toute la nuit à surveiller le robinet pour profiter des rares gouttes d’eau qui tombent à cause d’une pression un peu plus forte que pendant la journée. Mais hélas ! Le liquide précieux a cessé de couler depuis fort longtemps au point que certains robinets sont couverts de toiles d’araignée.

  ‘‘Après toutes les corvées de la journée au bureau, nous sommes obligés de venir faire la file indienne devant une fontaine d’eau dans un autre quartier. Nous sommes fatigués. Si nous étions dans un quartier périphérique, cela serait tolérable. Mais dans un quartier chic comme le nôtre, je ne peux pas payer le loyer très cher et faire la corvée d’eau’’, se plaint la pauvre dame Fatou Binta Diallo, habitante de Sikilo, qui conseille à la SDE résoudre la situation afin de soulager des populations.

 Moussa Seydi, trouvé devant la porte de sa maison au quartier Sikilo, demande également à la SDE de revoir sa copie afin de sortir les populations de cette souffrance. ‘‘Il est inadmissible qu’il n’y ait pas d’eau depuis deux semaines. C’est impardonnable !’’ Aminata Mballo, habitante à Bantanguel, explique que ‘‘les rares fois que l’eau vient, c’est à 2 heures du matin et par petites gouttes pendant quelques minutes ; et c’est fini. Il faut attendre plusieurs heures de la nuit pour revoir  le liquide’’.

 Les populations boivent l’eau des puits

 La pénurie d’eau fait qu’aujourd’hui, la plupart des gens ont recours à l’eau de puits, bien qu’ils ne maîtrisent pas les consignes d’hygiène en cette période d’hivernage. Une utilisation très dangereuse car dans ces familles, très souvent, ce sont les servantes qui ont la commande des travaux ménagers.

  Le cas d’une aide-ménagère qui a failli casser sa pipe est un exemple accablant. Elle a versé l’équivalent de deux verres de thé d’eau de javel dans un seau de dix litres avant d’en boire une partie. Quelques minutes après, la pauvre a été victime de coliques et de vomissements. N’eût été la vigilance d’une voisine infirmière, la pauvre Oumou Baldé aurait fini ses jours entre les murs de l’hôpital régional de Kolda.

 Pire, selon les témoignages des habitants rencontrés, malgré tous ces désagréments, la SDE, ‘‘sans scrupules’’, apporte des factures faramineuses, comme en témoignent ces propos : ‘‘Ce qui me fait mal, c’est leurs factures qui ne s’arrêtent pas. Et la somme augmente chaque mois. Nous sommes vraiment fatigués. Si la SDE ne peut pas, qu’elle se débarrasse de la gestion de l’eau !’’ déplore une dame, la voix nouée par la colère.

 La promesse non tenue de la SDE

 Interpellée, la SDE avait promis aux populations le retour à la normale depuis la semaine dernière. Mais jusqu’à présent, la situation n’a connu aucune évolution. Les populations se disent abusées par le service de cette société. Car, malgré le fait que l’eau ne coule pas dans les robinets de la SDE, les factures sont toujours livrées tous les deux mois aux abonnés avec une ponctualité sans faille.

A cela s’ajoute que les consommateurs sont désormais obligés de faire recours à l’eau des puits et à l’eau minérale. Il revient donc aux autorités de trouver une solution idoine pour soulager les consommateurs. Car, dit-on, ‘’l’eau est source de vie’’. Vieil adage et vieille vérité.     

EMMANUEL BOUBA YANGA

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