Publié le 1 Apr 2019 - 15:16
DEVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE

Le diagnostic du Legs

 

En assemblée générale ce samedi, d’éminents intellectuels, membres du Legs (Leadership éthique, gouvernance et stratégie) ont mis en exergue les multiples tares qui entravent le développement du continent. A cette occasion, l’écrivain-chercheur, Thierno Souleymane Diop Niang, a axé son propos sur ‘’Le choc entre idéologie occidentale et réalités socio-politiques’’.

Selon lui, il faut mettre un terme à ce complexe que trainent certains dirigeants africains vis-à-vis de l’Occident.  ‘’Nous ne devons avoir de complexe pour personne. L’Occident dont on nous vante les mérites, a été coupable ou s’est rendu complice de plusieurs atrocités.  Il faut avoir notre propre conception du monde’’, plaide le spécialiste. Qui souligne que l’Afrique doit aussi interroger son modèle de développement. ‘’La jeunesse, qui est l’effectif moteur du développement dans le continent, exige un avenir différent. Nous devons éviter les querelles qui, dans le passé, ont divisé nos illustres devanciers. Ce que j’appelle le strabisme des idéaux politiques qui a plombé notre envol’’.

Dans la même veine, M. Niang a exprimé toute son aversion par rapport à l’opposition des Sénégalais, selon les écoles : Diaistes, Senghoristes, Cheikh Anta Diopiste… ‘’L’heure n’est plus aux oppositions stériles ou aux comparaisons entre obédiences idéologiques. Pour moi, cela n’a pas de sens. J’estime que chacune de ces personnalités a apporté à la marche démocratique de notre pays. Il faut qu’on arrête de les opposer. Prenons le meilleur de chacun de ces gens et concentrons-nous sur les défis qui interpellent notre génération’’. Pour lui, il faut également arrêter de faire croire que la démocratie se limite à des élections.

Pour sa part, le président du Legs, Elimane Haby Kane, considère que pour le développement de l’Afrique, la jeunesse a un rôle capital à jouer. ‘’Elle est un rempart par rapport à la faillite de notre élite. Cette élite qui refuse de faire face à ses obligations. Comme me le disaient un ami journaliste, certains, actuellement, refusent même de dévoiler leur position en public, parce que, peut-être, ils se disent qu’ils pourraient être appelés dans le gouvernement…’’’ Le responsable du programme Bonne gouvernance de Oxfam en appelle à ‘’une approche globale, équitable et inclusive’’ pour le développement du continent. Les transformations attendues par les populations africaines, selon lui, ne sortiront pas des politiques publiques telles que mises en œuvre jusque-là.

Revenant sur les ressources extractives du Sénégal, il s’est montré très pessimiste. ‘’Nous n’avons pas encore mis en place le système de gouvernance qui nous permette d’en tirer pleinement profit. Les premières études d’analyse sont assez sceptiques.  Sur la base de l’exploitation des contrats qui existent, nous ne pouvons pas tirer pleinement profit de ces ressources. Et même les conseillers du Fmi disent qu’à la limite, on pourrait gagner jusqu’à entre 2 et 5 % du Pib, d’ici 2030’’. En plus de ne pas tirer pleinement profit de ces richesses, M. Kane a également souligné les risques d’ordre environnemental et social.

 

Section: