Publié le 13 Oct 2018 - 18:19
DEVELOPPEMENT DU CONTINENT AFRICAIN

La société civile ne veut plus jouer les seconds rôles

 

Une rencontre de trois jours réunit à Dakar la société civile africaine qui veut sensibiliser sur la ratification du protocole de l’Union africaine sur la libre circulation des biens et des personnes. C’est une occasion de faire une introspection et réfléchir sur les moyens de relever le défi du développement du continent.

 

Dans la plupart des pays africains, le rôle de la société civile se limite à des ‘’prestations de services’’, regrette un des leaders de la société civile béninoise, Aurélien Atidegla. D’après son diagnostic, elle s’engage pour des questions de développement telles que l’eau, la santé, l’éducation. ‘’Ce sont les organisations qui reçoivent des financements des programmes de développement’’. ‘’La deuxième dimension est tournée vers la promotion des Droits de l’homme, de la participation des citoyens au développement. Cela aussi, c’est à travers des actions de sensibilisation, de responsabilisation sociale, etc. Des initiatives qui invitent les citoyens à comprendre leurs droits et devoirs’’, poursuit le responsable de la société civile béninoise, qui s’exprimait hier lors d’un atelier de sensibilisation à Dakar.

La troisième dimension, renseigne Aurélien Atidegla, concerne tout ce qui se fait dans le cadre du dialogue sur les politiques. Sur ce point, il y a les politiques sectorielles et celles macroéconomiques. ‘’Dans nos pays, on remarque qu’il y a très peu de pourcentage pour les organisations qui sont vraiment spécialisées dans le dialogue sur les politiques. C’est justement à ce niveau que nous avons beaucoup de défis à relever. Parce que pour promouvoir le développement, il faut participer à la définition des politiques, à leur suivi, à leur mise en œuvre et à leur évaluation. On a donc intérêt à travailler pour qu’il y ait de plus en plus d’organisations conscientes de la nécessité de s’investir dans le dialogue sur les politiques’’, enjoint-il.

Ainsi, vu qu’on parle de plus en plus de ‘’dialogue multi acteurs’’, Aurélien Atidegla est d’avis que la société civile ne doit ‘’plus être un acteur de second plan’’. Elle doit être réactive. ‘’Nous devons avoir une feuille de route qui va nous aider à mieux coordonner nos efforts au niveau national et régional. Ceci, à travers les plateformes qui existent déjà’’.

Le renforcement des acteurs reste aussi une nécessité, selon M. Atigléda, vu qu’ils sont sur des domaines ‘’très pointus’’ qui demandent des compétences ‘’spécifiques’’. Sur ce, il a appelé ses camarades à se doter d’un guide de plaidoyer de la société civile en faveur de la ratification de la loi sur la libre circulation des biens et des personnes.

Seul le Rwanda a ratifié le protocole sur la libre circulation des biens et des personnes

Il faut rappeler que la rencontre de Dakar, ouverte depuis mercredi et pour trois jours, vise à sensibiliser les chefs d’Etat et de gouvernement sur la ratification du protocole de l’Union africaine sur la libre circulation des biens et des personnes. En réalité, le protocole n’a besoin que de 15 ratifications pour entrer en vigueur à l'horizon 2020.  Or, pour le moment, seul le Rwanda l’a fait, même si les États membres de la Communauté de l’Afrique de l’Est (Eac) et ceux de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont déjà réalisé des progrès significatifs dans le domaine de la libre circulation des personnes au sein de leurs blocs régionaux.

MARIAMA DIEME

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