Publié le 8 Feb 2014 - 17:23
DEVELOPPEMENT DU SENEGAL

«La qualité des expatriés a changé», selon Aboubacry Ba 

 

‘’Le Sénégal ne tire qu’un maigre profit de l’énorme potentiel humain que constitue sa diaspora, tant en termes d’expertise scientifique et technique qu’en termes d’expérience et de vécu citoyen et civique’’. Le constat est de Aboubacry Ba, coordonnateur de Sénégal Alternative/Afrique (SENAAF). Pour cet expert sénégalais en relations internationales, résident en France, notre pays   ne peut se développer sans l’implication des expatriés dont la ‘’qualité a changé’’, dit-il lors d'un passage à EnQuête hier soir.

 

«Renforcer l'action publique»

Le  souci  de  ‘’se mettre au service de son pays’’ justifie, selon M. Ba, la mise en  place de ce ‘’mouvement citoyen’’ dont l’objectif principal est de ‘’renforcer l’action publique’’. Par exemple : ’’une fois qu’on élit un président, on doit pendant tout son magistère, pouvoir irriguer sa pensée pour qu’elle soit plus optimale’’.  Loin de vouloir  ‘’excommunier’’ les partis politiques classiques, le SENAAF entend ‘’mutualiser les efforts‘’ pour réussir à bien sa mission.

‘’Nous avons constaté que l’action des partis politiques est souvent polluée par des préoccupations électoralistes, des ambitions politiques liées à la prise du pouvoir’’, déclare-t-il. Aujourd’hui, ‘’nous devons dépasser ce schéma-là pour travailler de manière constante’’ afin de trouver des ‘’solutions urgentes à des questions vitales’’.

«Porteurs de projets» 

Et parmi ces ‘’questions’’, il y a le chômage des jeunes. En effet, Le SENAAF, annonce Aboubacry Ba, compte mettre sur pied des mécanismes pour faciliter la création de ces entreprises appelées ‘’start-up’’. L'idée est d'offrir aux porteurs de projet les conditions matérielles d’une première installation.

‘’Au delà des textes, il y a la mise en place d’un certain nombre de matériel logistique qui lui (porteur de projet) permet de se lancer au bout de deux ou trois ans», explique notre interlocuteur.

A cet égard, les instruments financiers mis en place par l’Etat comme le FONSIS et le FONGIP sont certes ‘’pertinents’’, mais ils ne suffisent pas ‘à eux seuls’’ pour régler la question du chômage du fait du caractère «structurel»  du sous-emploi au Sénégal. ‘’Nous sommes une économie fragile en pleine croissance qui a besoin d’énergie et de la force de travail de tous’’.

«Transferts financiers»

L’autre projet que le SENAAF est en train de mûrir c’est ‘’comment faire en sorte que nos pays (africains) puissent capitaliser cette «énorme somme d’argent» qui est ‘’envoyée par nos compatriotes et qui transitent par des structures financières autres qu’africaines’’. Une tendance que la structure veut renverser «en s’appuyant sur nos propres circuits financiers.

Et c’est possible’’, affirme-t-il. Sénégal/Alternative Afrique dit d'ailleurs avoir adopté à Paris, en décembre 2013, un plan d’action en 2 phases : ‘’une phase de réflexion’’ sur ‘’les grands enjeux’’ actuels comme l’acte 3 de la décentralisation ; et «une phase opérationnelle’’ qui consiste à ‘’travailler sur des projets concrets’’ comme ceux cités ci-haut.  

DAOUDA GBAYA

 

 

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