Publié le 19 May 2015 - 23:56
DEVELOPPEMENT ET POLITIQUE FONCIERE EN AFRIQUE

Plaidoyer pour l’implication des acteurs locaux dans la gestion des terres

 

Il est difficile de saisir ce sur quoi se fondent les approches par rapport à la gestion du foncier en Afrique. Nombre de pays ont entrepris des réformes, mais la place qui revient aux autorités locales et populations autochtones ne répond pas toujours aux attentes de ces dernières.  Alors qu’elles sont au cœur de la question.

 

Jouant un rôle primordial dans les politiques publiques en Afrique, le foncier fait l’objet d’une convoitise sans commune mesure. Les agriculteurs vivant dans le monde rural voient en la terre le moyen de survie susceptible d’être transmis d’une génération à une autre. Dès lors, se pose  la question de sa sécurisation par tous les acteurs qui d’habitude se le disputent.

Les réformes en cours en Afrique se présentent comme une réponse à apporter aux nombreux différends qui opposent investisseurs étrangers et producteurs locaux, ou encore Etat et autorités locales. La promotion d’un ensemble de mesures est lancée afin de sécuriser les terres avec le respect de tous les droits. Chef traditionnel au Ghana, Awulae Amihere Kpanyili III s’inscrit dans cette dynamique. Le panel sur  ‘’les politiques foncières et les collectivités locales’’, tenu mardi 13 mai, dans le cadre du Forum, a été pour lui l’occasion d’un plaidoyer en vue d’une implication des acteurs traditionnels dans la gestion foncière, surtout en milieu rural.

Un plaidoyer qui apparaît légitime si l’on sait que dans certaines zones où se déroulent des exploitations minières, par exemple, les populations ainsi que les autorités locales sont presque toujours mises devant le fait accompli. Elles ne reçoivent presque jamais d’informations avant l’implantation d’une société dans leur zone. C’est pour mettre fin à de telles pratiques qu’au Cameroun, note une des panélistes, l’implication des populations est jugée primordiale avant la réalisation d’un quelconque projet. Il s’agit ainsi de prévenir des hostilités qui finissent par devenir dramatiques sur le long terme. Mieux, les investissements arrivent à se réaliser, en partenariat avec les populations.

Des efforts doivent continuer d’être consentis pour que des telles politiques soient effectives et continues. La mise en place d’une Commission nationale de réforme foncière, rattachée directement à la présidence de la République, dénote d’une implication au plus niveau sur la question. Toutefois, l’Etat doit être plus vigilant pour la garantie réelle d’un équilibre social autour du foncier. La terre est toujours source de conflit, surtout quand les limites ne sont pas bien définies entre l’agraire et le pastoralisme.

Au Niger, apprend-on du secrétaire permanent du Code rural, la situation est des plus confuses. Non seulement les zones ne sont pas délimitées, mais les chevauchements d’institutions et de textes conduisent à un mélange entre le niveau local et le niveau central, souligne Alhou Abey Bazou.

Aminatou AHNE

 

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