Publié le 30 Nov 2019 - 01:20
DIFFAMATION

Abdoul Mbaye réclame 100 millions à Madiambal Diagne 

 

Le directeur administratif du ‘’Quotidien’’, Madiambal Diagne, et le directeur de publication Mohamed Guèye ont été attraits devant la juridiction de la chambre correctionnelle pour diffamation, par l'ancien Premier ministre Abdoul Mbaye. Le délibéré sera rendu le 12 décembre.

 

‘’Un psychiatre pour Abdoul Mbaye’’, voici l'intitulé de l'article publié le jeudi 4 juillet, dans lequel Madiambal Diagne crache ses vérités sur la personne de l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, et qui lui a valu une comparution devant la chambre correctionnelle, hier, pour diffamation. A l’entame du procès, Me Moussa Sarr, le conseil du patron du ‘’Quotidien’’, a soulevé une exception d’irrecevabilité, plaidant le délai de 20 jours non respecté entre la citation et la comparution. Mais les avocats de la partie civile ont demandé au tribunal de rejeter l’exception et d’aller au fond des débats. Ils ont finalement eu gain de cause.

Ainsi, le directeur administratif, qui a comparu en même temps que son directeur de publication, ne s’est pas défilé. Il a réitéré les mêmes propos figurant dans sa chronique. ‘’On peut le dire sans se tromper que l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye a véritablement besoin d’un psychiatre… Il a un problème névrotique avec l’argent…’’, a-t-il martelé. Avant de soutenir détenir des preuves formelles sur des bons au porteur portant sur des milliards remis par Hissène Habré à Abdoul Mbaye, quand il était directeur général de la Cbao.

Selon toujours Madiambal Diagne, l’ancien Pm, en quittant la Cbao, après une embrouille avec son patron Jean-Claude Mimran, pour la Banque sénégalo-tunisienne (Bst), a fait migrer les comptes d’Hissène Habré. Il y a ouvert un compte, le 11 mars 1999. ‘’Il a été le banquier qui recevait directement les relevés de compte de Hissène‘’ a-t-il conclu. Avant de marteler avoir fait une enquête minutieuse, pendant des années. Il n’exclut pas de brandir les documents compromettants.

Le directeur de publication a, lui, soutenu, que ‘’si les personnages publics commettent des actes qui entachent leur réputation, ce n’est de la faute de celui qui publie‘’.

Les conseils de la partie civile, Mes Cissé et Fall, ont, eux, regretté l’absence de Cheikh Mbacké Guissé qui n’a pas comparu, parce qu’il n’a pas reçu sa lettre d’assignation. Ensuite, Me Cissé a déploré le comportement des médias. ‘’Dites ce que vous voulez, mais n’insultez pas les gens, ne leur donnez pas envie de se suicider. La presse ne doit pas créer de délit. Elle doit juste rendre compte de ce qu’elle entend, lors des procès’’. A sa suite, Me Fall a réclamé 100 millions pour la réparation et demandé au tribunal de les retenir dans les liens de la prévention. Les avocats veulent aussi que la sentence soit publiée dans tous les journaux de la place. Alors que le parquet a requis l’application de la loi.

L’avocat de la défense, Me Moussa Sarr, a lui plaidé la liberté d’expression. Il regrette que les médias sénégalais soient blâmés, lorsqu’ils mettent au grand jour le résultat de leur enquête, contrairement aux autres pays où ils sont félicités. L’avocat a aussi fait remarquer que ses clients ont effectué une enquête sérieuse avec des sources sûres. Il a fini par demander la relaxe de ses clients sans peine ni dépens.

Le délibéré sera rendu le 12 décembre 2019.

FAMA TALL (STAGIAIRE)

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