Publié le 6 Mar 2015 - 16:56
DIFFAMATION

Cheikh Kanté et Mamadou Lamine Diallo soldent leurs comptes

 

Après plusieurs renvois, le procès en diffamation opposant le directeur général du Port Cheikh Kanté au député Mamadou Lamine Diallo s’est tenu hier.

 

Accusé de diffamation sur la personne du directeur général du Port, le leader du mouvement Tekki a assumé l’ensemble des propos parus dans le journal ‘’La Tribune’’ du 26 juin 2014. ‘’Je reconnais avoir dit que Cheikh Kanté a des ambitions présidentielles’’, a déclaré le parlementaire en expliquant le contexte de sa sortie. ‘’Nous avions une liste commune pour les élections locales, mais des listes pirates avaient été créées’’, a soutenu le prévenu. Mamadou Lamine Diallo a ajouté ne pas comprendre que Cheikh Kanté, candidat à Fatick, ait pu soutenir certaines listes à Dakar, Thiès, Tambacounda.

Sur interpellation de Me Ndèye Fatou Touré, le leader du mouvement Tekki a soutenu qu’il n’aurait pas réagi, si le Dg du Port n’avait pas appuyé une liste ‘’pirate’’ à son fief de Tambacounda. Sur sa lancée, il a nié avoir traité la partie civile de ‘’déloyal’’ envers le président Macky Sall. D’ailleurs, a poursuivi le prévenu : ‘’Je ne parlais pas de Cheikh Kanté, en tant que Dg du Port, mais en tant qu’homme politique et nous étions en campagne électorale’’. Poursuivi comme auteur principal, le directeur de publication de ‘’La Tribune’’, Félix Nzalé, a abondé dans le même sens. Le journaliste a déclaré avoir recueilli les propos de son présumé complice dans un contexte électoral.

Ces arguments n’ont pas convaincu les conseils du patron du Port. Ils estiment que Mamadou Lamine Diallo a dénigré leur client et cela pourrait entacher ses relations avec le Chef de l’Etat et entraîner un manque de confiance. Convaincus qu’il y a diffamation, ils ont réclamé le franc symbolique. Par contre, Me Ndèye Fatou Touré a estimé qu’il n’y a rien de diffamatoire dans les propos tenus par Mamadou Lamine Diallo. ‘’C’est un honneur pour Cheikh Kanté d’avoir des ambitions présidentielles’’, a soutenu Me Abdoul Abou Daff. Mieux, l’avocat a considéré que la procédure n’est même pas recevable. A son avis, il y a vice de forme, dans la mesure où le délai de 24 heures n’a pas été respecté. ‘’Au lieu de 20 jours, le délai entre la citation et la comparution est ramené à 24 heures, puisqu’il s’agit de faits liés à une campagne électorale’’, a argué l’avocat. Le délibéré est prévu le 2 avril.

Mais, ce n’est pas le seul délibéré que les parties vont attendre. Le tribunal correctionnel doit se prononcer sur les exceptions soulevées par les avocats de Cheikh Kanté, dans une seconde procédure, où le directeur général du Port est le prévenu. Le parlementaire l’y accuse d’injures publiques. Leur différend est lié à l’affaire Necotrans. Selon le leader du mouvement Tekki, le Dr Cheikh Kanté a tenu des propos injurieux à son encontre, à travers plusieurs journaux. 

FATOU SY

 

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