Publié le 10 Feb 2012 - 13:02
DIFFAMATION CONTRE ISSAM OMAIS

Serigne Mboup clame son innocence et celle des journalistes

Dès la notification des préventions aux prévenus, Me Serigne Khassimou Touré a soulevé une exception de nullité relative à un problème de qualification des faits. ''Les mêmes faits ont été qualifiés tantôt de diffamatoires tantôt d’injurieux'', a expliqué l’avocat de la défense dont l’argument a été démonté par la partie civile.''C’est une éternelle fuite en avant de la défense, il n’y a rien à reprocher à cette citation'', ont rétorqué Me Alassane Cissé et ses confrères.

 

 

Le tribunal a joint l’exception au fond. Ainsi l’interrogatoire d’audience abordé, les journalistes poursuivis comme auteurs principaux ont clamé leur innocence quant aux faits incriminés. Il s’agit d’un compte rendu d’un point de presse du président de la Chambre de commerce au cours duquel, Serigne Mboup parlant du plaignant l’a nommé Libano-Syrien. Non sans soutenir que ''Le chantage est la marque de fabrique de Issam Omaïs''.

 

 

Pour Barka Bâ, directeur de la publication du journal L’Observateur au moment de la parution de l’article, ''il s’agit d’un compte rendu de faits rapportés fidèlement avec une grande prudence par notre correspondant à Louga''. Daouda Diarra du ''Populaire'' n’en a pas dit moins tandis que le directeur de publication de ''L’As'', Thierno Talla, a laissé entendre que c’est son rédacteur en chef qui a réalisé l’interview. Ce qu’ont confirmé Cheikh Omar Ndao et Pape Ismaël Keïta poursuivis pour complicité.

 

Serigne Mboup: ''J’assume ce que les journalistes ont écrit’’

 

Quoiqu’il en soit, Serigne Mboup a assumé les écrits des journalistes. ''Tout ce qu’ils ont écrit, je l’ai dit lors d’un point de presse'', a avoué le Pdg de CCbm. Niant les faits d’injures et de diffamation, il a expliqué : ''Si je l’ai appelé libano-syrien, ce n’était pas pour l’offenser. C’est comme si je disais ''Baol-Baol''. Et Serigne Mboup de poursuivre : ''Quand j’ai dit que ''Le chantage est sa marque de fabrique'', cela est avéré car il a eu à me faire chanter et m’a escroqué en me vendant un terrain d’autrui et une machine endommagée''.

 

 

Un argument qui n’a point convaincu le plaignant. ''La seule personne qui m’a fait mal, c’est Serigne Mboup et non les journalistes. Je n’oublierai jamais la date du 7 février. Je le jure, sur tout ce qu’il a dit, il n’y rien de vrai'', s’est plaint Issam Omaïs. C’est pourquoi, ses avocats ont laissé entendre que son honneur et sa dignité ont été bafoués par les propos largement diffamatoires surtout qu’il n’y a aucune décision de justice pour escroquerie'', ont estimé Mes Alassane Cissé et Abdoul Wane.

 

 

''Il a traîné le nom de Omais pour soigner son image et justifier sa condamnation devant le tribunal de Louga pour banqueroute frauduleuse'', ont renchéri Me Moustapha Diop et ses confrères qui ont réclamé des dommages et intérêts estimés à 700 millions de francs Cfa. ''Nous ne savions pas que l’honneur de Issam Omaïs coûte 700 millions'', a rétorqué Me Khassimou Touré qui a estimé que si tant est que le plaignant a été touché dans sa dignité, il aurait réclamé le franc symbolique. Aussi-a-t-il plaidé la relaxe pure et simple. Chose demandée également par les différents avocats des journalistes.

 

FATOU SY

 

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