Publié le 25 Aug 2018 - 13:34
DIFFICULTES DE SE MOUVOIR DANS LA CAPITALE

Dakar, une circulation à pas de caméléon 

 

A moins d’une semaine de la fête de l’Aïd-el-Kebir, circuler à Dakar relève parfois d’un chemin de croix. La multiplication des foirails, le comportement des marchands tabliers et les convois vers l’intérieur du pays ne sont pas de nature à fluidifier la circulation.

 

L’importance de la Tabaski dans la croyance populaire place cet événement religieux au centre des préoccupations dans la doxa sénégalaise. A moins d’une semaine de la célébration de l’Aïd-el-Kebir, l’engouement de la fête redouble d’intensité dans la capitale. Aucun secteur de la vie n’est pratiquement épargné : l’Administration, le commerce, les banques, les transports...  Pendant que les dernières vagues d’opérateurs débarquent à Dakar pour l’écoulement de leurs moutons, les cortèges de Sénégalais basés dans la capitale et qui désirent passer la fête en famille à l’intérieur du pays, se multiplient de jour en jour. Des caravanes estudiantines qui prennent départ au campus social de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar aux convois qui se forment à la gare routière des Beaux maraichers, le trafic routier s’intensifie dans la capitale sénégalaise.

Dans cette ferveur généralisée de la ‘’fête du mouton’’, les bouchons et les embouteillages trouvent naturellement un terreau fertile. Même s’il y a des axes moins concernés que d’autres. ‘’Cela fait trois jours, aujourd’hui, que je me rends à Guédiawaye pour un document administratif à la mairie, mais la circulation est quant même fluide pour la ligne 38 que j’emprunte. Il y a moins de problèmes en ce moment, de côté-là’’, témoigne Cheikh Tidiane Diallo, enseignant.

Toutefois, l’occupation de certaines artères de la capitale par les vendeurs de moutons, dans plusieurs quartiers, rétrécit la voie publique et empêche automobilistes et piétons de se mouvoir en toute tranquillité. Au point de vente de la Gueule-Tapée, les eaux usées des commerçants qui lavent leurs bêtes inondent la route. Les passants n’ont que deux choix : patauger ou contourner.  ‘’C’est très compliqué de se déplacer dans ces conditions.  Dans tous les coins des rues, tu vois des moutons, des eaux sales. Il faudra attendre 10 jours après la Tabaski pour retrouver le visage habituel de Dakar et la fluidité de la circulation’’, déplore Ibrahima Guèye.

Au problème de salubrité publique que pose la présence intempestive des vendeurs de moutons dans certains endroits avec la Tabaski, s’ajoutent les travaux d’aménagement engagés dans la capitale. Sur l’avenue Blaise Diagne, non loin de l’intersection qui mène à Petersen, l’érection ou la réhabilitation d’un immeuble aux abords de la route crée beaucoup de torts aux usagers de la circulation. Les matériaux de construction (sable, graviers et cordon de sécurité en tôles) réduit considérablement les possibilités de déplacement, créant, du coup, un embouteillage monstre.

Toutefois, ce phénomène d’empiètement sur la voie publique est beaucoup plus prégnant dans les tronçons qui longent les marchés. A Tilène et à la Médina, les vendeurs occasionnels font carrément irruption dans la rue. Les étalagistes débordent sur la voie publique et obstruent le passage. Le centre-ville, haut lieu des affaires, n’échappe pas à cette réalité. Autour du marché Sandaga, se frayer un chemin n’est pas chose aisée.  Dans ces conditions, certains interlocuteurs disent craindre des cas de vol, organisés ou non.

MAMADOU YAYA BALDE

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