Publié le 17 Jul 2012 - 15:16
DIRECTEURS DE SOCIÉTÉS PUBLIQUES

Transhumer pour sauver sa tête

 

 

Rester fidèle au PDS ou transhumer vers les nouveaux tenants du pouvoir. Tel est le dilemme de bon nombre de directeurs généraux de sociétés publiques, d'agences ou de présidents de conseil d'administration ou de conseil de surveillance.

 

L’alternance survenue le 25 mars à la tête du pays a installé certains directeurs généraux de sociétés publiques dans une situation inconfortable. En effet, nombres d'entre eux sont aujourd'hui partagés entre le sentiment fidélité vis-à-vis du Parti démocratique sénégalais (PDS), à qui ils doivent leur maroquin et le désir de transhumé à l'Alliance pour la République ou tout autre parti de la mouvance présidentielle, pour espérer conserver ce poste.

 

Mais face à la demande pressante des citoyens qui, en sanctionnant Wade, avait vomi tout un système, Macky Sall osera-t-il les maintenir à leurs postes ? Ou les enlèvera-t-il comme c'est le cas avec Serigne Mboup qui n’aura pas réussi à préserver son fauteuil de PCA de la Société africaine de raffinage (SAR) bien qu’il ait démissionné du PDS ?

 

C’est le cas de Baïdy Souleymane Agne, le Directeur de général du Centre international de commerce extérieur du Sénégal (CICES). Ce responsable libéral, qui a été investi sur la liste nationale de la coalition Bokk Guis Guis, une dissidence du Parti démocratique sénégalais (PDS), conserve toujours son poste.

 

Jusqu’à quand ? Sa désillusion lors des élections législatives du 1e juillet lui donne peu de marge de manœuvres. Ses frères de parti Ndiouga Sakho et Lamine Dieng, respectivement directeur de la Société d’aménagement de pour la promotion de la petite côte (SAPCO) et l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS) n’ont, certes, pas été investis par le PDS. Mais ils semblent reconnaissants vis-à-vis de leur parti. Ces responsables libéraux de Dakar pour l’instant échappé à la … guillotine des nouvelles autorités.

 

Mais Macoumba Diouf, directeur de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) lui n’a pas attendu les résultats des élections législatives pour déposer ses baluchons dans les prairies marrons. Alors qu’il a été investi sur les listes du PDS, ce néo Apériste a abandonné ses anciens ''frères'' … en rase campagne. ''J’ai plus servi mon pays au plan technique et je compte continuer à le faire. J’estime que j’applique et je mets en œuvre la politique agricole des nouvelles autorités, c’est-à-dire le président de la République (Macky Sall) et mon ministre de tutelle (Benoît Sambou)'', a-t-il déclaré pour se justifier. Et ces mêmes prétextes ont été presque servis par Ibrahima Diallo, de la Société nationale des eaux du Sénégal (SONES) et Khalifa Ababacar Ndao, de la Société immobilière du Cap vert (SICAP) pour sauver leur tête. Le dernier cité, par ailleurs maire de la commune de Richard Toll va même jusqu'à prétexter qu'il a répondu à la ''main tendue'' de Marième Faye, l'épouse du chef de l'État, qui lui aurait demandé de ''venir travailler avec (son) mari''.

Opportuniste, Pape Alioune Sarr, Directeur du patrimoine bâti de l’Etat l’est aussi. L’ex-maire libéral de Dahra a déposé ses baluchons à l’Alliance pour la République (APR). Sans tambour ni trompette. Que dire de Momar Guèye, directeur général de l’Office nationale de la formation professionnelle (Onfp) qui s'habille aujourd'hui en marron de l'APR après avoir abandonné le bleu du PDS ? L’ancien chargé de l’administration de la Fédération nationale des cadres libéraux (FNCL) avance comme raison la ''mauvaise position'' (39e) qu’il a occupée sur la liste nationale. Le DG de la LONASE, Amadou Samba Kane n’a pas pu, lui aussi, résister au bruit de la sirène déclenché par la transhumance. A l’instar des autres, il rejoint l’APR.

 

DAOUDA GBAYA

 

 

Section: