Publié le 2 Jul 2015 - 19:51
DISCRIMINATION ENTRE LES SEXES

Les femmes toujours victimes des pesanteurs sociales

 

Le rapport de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) montre que des pratiques discriminatoires à l’encontre des celles-ci sont toujours courantes au Sénégal. Il révèle que les femmes sont toujours victimes des pratiques d’ordre social, ethnique ou culturel.

 

Dans l’article 1er de la constitution du Sénégal, il est clairement mentionné que ‘’la République du Sénégal est laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race, de sexe, de religion. Elle respecte toutes les croyances’’. Cependant, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF), dans son 3ème rapport qu’elle vient de publier, déplore une certaine forme de discrimination entre les sexes. Et dans ce cadre, ce sont toujours les femmes qui sont victimes, car, elles sont parfois considérées comme le sexe faible. Par exemple, au Sénégal, des milliers de jeunes filles sont victimes de mariages précoces. Pourtant, le rapport du CEDEF souligne que ‘’le mariage précoce n’est sanctionné qu’au civil par l’annulation du mariage’’. Mais au pénal, aucune sanction n’est prévue, sauf le cas où le mari consomme le mariage sur une mineure de moins de treize ans’’.

 L’autre discrimination qui existe entre les deux sexes est l’âge du mariage qui est fixé, par l’article 111 du code de la famille à 20 ans pour le garçon et 16 ans pour la fille. Ainsi, le rapport demande une ‘’harmonisation’’  des dispositions du Code de la famille et du Code pénal en ce qui concerne l’âge du mariage de la fille. Cela pour conformer la législation nationale à la présente Convention.

Sur un autre registre, les femmes sont aussi victimes de certaines pratiques d’ordre social ou culturel. Parmi ces pesanteurs, le rapport parcouru liste le lévirat, le sororat, l’excision, les rites de certains groupes ethniques, les interdits et tabous alimentaires, l’opposition à l’espacement des naissances par certains hommes ou groupes religieux et coutumiers et la pratique de la répudiation. En milieu rural, les femmes n’ont pas, pour la plupart, accès à la terre. Alors qu’elles constituent la majorité de la main d’œuvre rurale, ‘’seuls 13,4 % des chefs de ménage agricole sont des femmes. Les exploitations  agricoles qu’elles dirigent sont, du point de vue de la superficie, très petites’’, dénote le document.

Le 3ème rapport de la CEDEF a aussi relevé des pratiques discriminatoires dans les industries alimentaires. Ce qu’il déplore est que dans ces lieux, ‘’les femmes sont payées à la tâche alors que les hommes bénéficient la plupart du temps de salaires mensuels’’. Des choses à corriger. Dans le secteur privé, le rapport note que beaucoup d’efforts restent à faire concernant l’emploi des femmes surtout celles en situation de maternité.

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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