Publié le 8 Oct 2017 - 16:01
DISCRIMINATION ET VIOLENCE SEXISTES

Les obstacles à l’émancipation féminine 

 

En prélude à la journée internationale de la jeune fille prévue le 11 octobre prochain, l’ONG Plan International a publié hier son 16ème rapport intitulé ‘‘Libérons le pouvoir des filles !’’. La situation des jeunes filles au Sénégal en particulier et du monde entier en général a été au cœur des débats.

 

La discrimination sexiste, les mutilations génitales et les mariages d’enfants constituent autant d’obstacles à l’émancipation de la jeune fille à travers le monde. Ceci est révélé par le 16ème rapport de l’ONG Plan International, une étude réalisée dans les pays tels que l’Ouganda, l’Espagne et la Colombie mais qui a pour cible les jeunes filles du monde entier, car selon la directrice par intérim de Plan International, ‘‘les problèmes semblent être universels’’.

Au Sénégal, environ 33% des femmes âgées de 20 à 24 ans ont été mariées avant l’âge de 18 ans avec de fortes prévalences dans les régions de Matam, Kolda et Tambacounda. 31% des femmes ont été victimes de violences sexuelles durant leur adolescence. La tranche d’âge 12-19 ans enregistre 971 cas de grossesses recensés. Une statistique que la directrice de la Femme, Coumba Ngom, représentante du ministère de la Femme, de la Famille et du Genre a tirée du rapport de l’UNICEF en 2013 sur la situation des jeunes filles au Sénégal.

Le rapport de Plan International vient conforter ces chiffres en indiquant qu’en l’année 2016 au Sénégal, 12% des enfants de 15 ans ont été mariées, et que 33% des femmes ayant 18 ans sont en situation matrimoniale. De même, des cas de grossesses précoces ont été recensés dans les régions du Sud du pays. Une situation que la directrice de la femme qualifie ‘‘d’alarmante’’.

Ledit rapport restitue des témoignages de jeunes, en particulier des adolescentes, sur leur situation dans leurs pays respectifs. ‘‘Elles sont victimes de discrimination et de violences’’, révèle l’enquête. Ainsi, les expériences des unes et des autres a permis d’élaborer un compte rendu avec des recommandations faites par de jeunes filles. ‘‘Dans ce rapport, les adolescentes ont complètement manifesté leur désir de s’affirmer en tant que femme leader’’, explique la directrice par intérim de Plan Sénégal, Oumou Lakh Sall. Elle indique que ‘‘l’égalité genre était soulevée à tous les stades de l’enquête. Les filles veulent être au même pied que les garçons’’. ‘‘Les témoignages horrifiants des filles révèlent qu’à tous les moments de leur vie, elles se sentent inférieures aux garçons’’, rapporte la directrice générale de Plan International, Anne Brigitte Albrectsen. Une inégalité entretenue par la pauvreté et la violence, note le rapport.

Propulser le leadership féminin

‘‘Les filles aspirent à être au-devant de la scène. Il est de notre devoir de les accompagner pour atteindre cet objectif’’, souligne Mme Ngom. Ainsi, des pistes de solutions ont été formulées par les parties prenantes pour propulser ‘‘le leadership féminin’’. Il s’agit notamment d’inciter les gouvernements à financer des campagnes publiques efficaces. Au-delà de l’action gouvernementale, les acteurs de l’enfance ont invité les organisations internationales à canaliser leurs actions dans un soutien accru à développer l’égalité de genre. ‘‘Tout le monde doit s’activer autour de cette lutte, mais les parents doivent être aux premiers rangs, ils doivent briser certains stéréotypes et encourager leurs filles’’, lance Mme Sall.   

DIERY DIAGNE (Stagiaire)

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