Publié le 26 Sep 2012 - 12:21
AN DIX DU NAUFRAGE DU BATEAU LE JOOLA

Cet ''héritage'' que Wade a légué à Macky

 

 

Dix ans après, certains engagements pris par l’État, tout comme les préoccupations des familles des victimes, sontrestés en latence.

 

Au lendemain de la catastrophe, l’Etat du Sénégal avait reconnu sa responsabilité entière. Outre la prise en charge des pupilles de la nation, Le Président Abdoulaye Wade avait promis des bourses nationales et étrangères à tous les étudiants dont les parents avaient péri. Certains, faute de moyens, ont fini par ''cartoucher'' à la Fac. Une promesse saluée, à l’époque, par les familles. Une liste d’étudiants avait pourtant été confectionnée et envoyée à la Primature sur demande de Macky Sall à l’époque Premier ministre. Il s’en était suivi un conseil interministériel tenu en 2005. Et depuis, plus rien. Ce dossier semble être rangé aux oubliettes.

 

Comme, au demeurant, le projet d’auto promotion économique et sociale des familles des victimes. Lequel avait fait l’objet d’une rencontre de partage entre l’association des familles des victimes et rescapés et le Ministère de la Famille dont Aïda Mbodj avait la charge, à l’époque. Autant d’engagements qui, s’ils avaient été respectés, renseigne le président de l’Association nationale des familles des victimes, Moussa Cissokho, ''auraient apporté soulagement et réconfort aux nombreuses familles des victimes''.

 

Le renflouement de l’épave

 

A côté des engagements pris par l’État, les familles de victimes avaient énuméré un certain nombre de préoccupations. Il s’agit, entre autres, du renflouement de l’épave qui a fait l’objet d’une rencontre, le 12 août 2006 à Bruxelles, entre les familles françaises, belges, hollandaises et Louis Michel. Rencontre au cours de laquelle le Commissaire européen au développement et à l’aide humanitaire avait déclaré être disposé à aider le Sénégal à renflouer le bateau, mais que cela ne pouvait se réaliser qu’avec l’accord du Président Wade qui avait, à cet effet, été saisi par le Commissaire européen en Novembre de la même année.

 

Louis Michel, sur demande des familles, avait aussi informé de sa disponibilité à œuvrer pour la construction - symbole de la lutte contre l’oubli - d’un mémorial à dimension internationale à Kafountine dans le département de Bignona. A l’occasion de chaque célébration de l’anniversaire de cette catastrophe maritime, le Président national de l’association des familles des victimes a réitéré la volonté des familles des victimes européennes, comme sénégalaises, de renflouer le navire.

 

Le plan retenu consiste ''à tirer l’épave jusqu’à 500 mètres de la côte de Kafountine et à y dresser un sanctuaire marin après avoir vidé le contenu dans une fosse commune qui servira de socle''. Un «socle», précise Moussa Cissokho, sur lequel sera érigé un mémorial portant les prénoms et noms de toutes les victimes. Ce mémorial à dimension internationale, renseigne-t-il, servira, non seulement de lieu de prière et de pèlerinage, mais contribuera, dit-il, à l’accompagnement psychosocial des rescapés et des parents de victimes, entre autres.

 

Toutefois, il faut souligner que la question du renflouement ou non de l’épave est diversement appréciée par les familles. En tout état de cause, informe Jean Pierre Preira de l’association, les 3/4 des familles sont favorables au renflouement.

 

HUBERT SAGNA (Correspondant, Ziguinchor)

 

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