Publié le 5 May 2015 - 17:14
DOCTEUR KHEMESS NGOM NDIAYE SUR LES MALADIES TROIPICALES NEGLIGEES

‘’Il faut une évolution favorable du comportement des populations’’

 

Pour une meilleure prise en charge des maladies tropicales négligées (MTN), Docteur Khemess Ngom Ndiaye recommande un changement de comportement des populations et une approche multisectorielle.

 

Les maladies tropicales négligées (MTN) sont des maladies transmissibles qui touchent les plus pauvres en général. Elles sont liées à un manque d'hygiène, d'assainissement et d'éducation sanitaire. Pour mieux lutter contre ces parasitoses, la directrice de la lutte contre MTN, Dr Khemess Ngom Ndiaye, a recommandé hier, au cours d’une session d’information sur la gestion des MTN, une évolution des comportements par les populations.

‘’Nous attendons des populations sénégalaises une évolution des comportements. Parce que ce sont des maladies qui sont là. Nous avons les médicaments. Nous avons l’expertise au niveau national composée de médecins, de sages-femmes, d’infirmiers de relais communautaires qui peuvent faire le travail correctement. Mais, il faut un changement de comportements, une évolution favorable du comportement des populations qui doivent utiliser de l’eau potable pour boire, mais également pour les activités domestiques’’, a préconisé Docteur Ngom.

Selon elle, il faut également régler le problème des fosses septiques. ‘’Il faut qu’on axe les interventions sur les aspects environnementaux, couper le mal à la racine, c'est-à-dire qu’on se lave les mains correctement avec de l’eau potable et de l’eau de javel. On n’est pas obligé de donner la main. Eviter les crudités ou si on les mange, on doit les laver à l’eau potable et à l’eau de javel. Nous attendons l’engagement des communautés, parce qu’il y a beaucoup de handicaps’’, a-t-elle soutenu. Pour une meilleure prise en charge de ces maladies, une campagne de distribution de médicaments est en cours, pour un mois (15 avril-15 mai). Ils  concernent cinq MTN, à savoir la bilharziose, les géoelminthiases (vers intestinaux), la filariose lymphatique, l'onchocercose et le trachome. "Cette stratégie de chimio-prévention est utilisée pour réduire le taux d’infestation de ces maladies, tout en sachant que régulièrement, les structures de santé sont prêtes à traiter tous les cas de ces pathologies’’, a souligné Dr Ngom.

A l’en croire, il y a beaucoup de facteurs déterminants externes, à savoir un dispositif d’assainissement qui n’est pas tout à fait adéquat, des problèmes d’accès à l’eau potable. Tout un environnement qui est là pour l’éclosion de ces maladies. De son côté, le coordonnateur du programme national de lutte contre la bilharziose et les géoelminthiases Docteur El Ehadji Daouda Dia a soutenu que ces maladies aggravent l’anémie et la malnutrition chez les personnes touchées qui généralement sont déjà dans un état nutritionnel précaire.

Dix MTN sont présentes au Sénégal Elles sont classées en deux groupes. Celles qui nécessitent une distribution de masse de médicaments (qui sont précitées) et celles qui sont traitées au cas par cas (lèpre, rage, dengue, leishmaniose, dracunculose ou ver de Guinée).

VIVIANE DIATTA

 

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