Publié le 11 Jul 2017 - 16:01
DOMAINES AGRICOLES COMMUNAUTAIRES (PRODAC)

A Séfa, les travaux seront bouclés d’ici deux mois

 

Le programme des domaines agricoles communautaires (PRODAC) est en marche. En visite au DAC de Séfa, à Sédhiou, vendredi dernier, le ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Construction citoyenne a annoncé la création de 300 000 emplois, d’ici 2019, dans les 8 DAC. A Séfa qui est ‘’un joyau’’, le projet intégrateur reprend les trois aspects du monde rural : l’agriculture, l’élevage et la pêche dans son volet aquaculture.

 

Orientés exclusivement à la création d’emplois et à la création de revenus durables pour la jeunesse sénégalaise, le programme des domaines agricoles communautaires (DAC) suscite un grand espoir. Le projet prend forme. Depuis sa création, le 10 avril 2014, et la mise en place de l’équipe de gestion du programme 4 mois plus tard, les DAC démarrent leurs activités, ‘’grâce au soutien exclusif du Chef de l’Etat qui a décidé d’agir, au titre de premier bailleur’’. En fait, l’objectif, en 2019, est que les DAC puissent créer 300 000 emplois sur les huit sites déjà programmés.

‘’La pertinence de ce choix stratégique des autorités couplée aux résultats déjà enregistrés par le projet dans la professionnalisation des acteurs, la mise en place d’infrastructures de production moderne, l’accroissement de la productivité et des revenus des entrepreneurs agricoles actifs, justifient l’engagement d’autres bailleurs comme la Banque islamique de développement (BID) en 2016’’, a indiqué le coordonnateur national dudit programme, Mamina Daffé, jeudi dernier, au cours d’une journée d’information et de partage sur le PRODAC. Lequel a aujourd’hui un autre partenaire financier qu’est Locafrique. En sus, d’un constructeur pour réaliser les infrastructures des DAC.

En visite sur le site de Séfa, dans la région de Sédhiou, vendredi dernier, le ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Construction citoyenne précise : ‘’Séfa, c’est le pionnier, et je pense que les travaux seront bouclés d’ici deux mois. Ce programme a pour objectif de résoudre le problème lié à l’emploi de la jeunesse, tout en participant aussi à la croissance économique, c’est-à-dire régler le déficit céréalier et végétal auquel on est confronté, en créant des emplois’’.

Mame Mbaye Niang d’ajouter : ‘’On intensifie, on pousse l’agriculture à donner aux jeunes qui y travaillent les moyens de survie, telle que dans l’administration, parce que le modèle économique qu’on vous a présenté révèle qu’un jeune peut gagner jusqu’à 200 000 F CFA par mois. Ce montant, dans la zone, je crois que ça rehausse considérablement le niveau de vie de la population. Ça combat non seulement l’exode rural, mais aussi l’émigration clandestine’’. A l’en croire, ‘’le modèle est viable, durable et profitable, particulièrement à la jeunesse’’. En effet, Séfa présente des débuts de pôles agricoles de la pisciculture et de l’élevage.

300 tonnes de poissons, par an, attendues

Technicien du DAC Séfa, Aziz Mané informe qu’ils ont commencé par la production de maïs à grande échelle, avec 11 000 emplois créés et une priorité accordée aux populations locales. Et dans ces productions, ‘’on a pu changer la donne en contribuant à l’amélioration des revenus des groupements d’entrepreneurs agricoles (GEA) et surtout des villages environnants’’. Actuellement, les travailleurs de ce site sont en train de faire de grands pas dans la réalisation de ces infrastructures. ‘’Au niveau de l’exploitation piscicole dirigée par la jeune agro-forestière Charlotte William, on a une capacité d’accueil de dix GEA. On a au total 80 bassins répartis en dix bassins de dix m3, de 20 bassins de 21 m3 et de 50 bassins de 50 m3. Chaque groupement devra en bénéficier avec des productions attendues par groupement de 300 tonnes par an. Si vous faites le ratio, même s’ils vendent la tonne de poissons à 1000 francs, ça fait des revenus annuels de 300 millions par groupement.’’

Le responsable poursuit : ‘’Au niveau des serres aussi, nous avons opté pour les cultures à haute valeur ajoutée. On a mis en place des chaînes de froid qui vont permettre le conditionnement de ces produits. Bien que ces infrastructures ne soient pas encore livrées, il y a des commandes qui nous parviennent des partenaires qui sont prêts à travailler avec nous sur des produits et on pourra initier des contrats qu’on pourra faire avec les GEA’’. En écho à ces explications, le président du GEA Jamoral (Ndlr : entente), Babacar Coly, ajoute : ‘’Le DAC n’est pas un programme qui vise un emploi salarié, il fait la promotion de l’entrepreneuriat. Nous sommes des créateurs de richesses. C’est à partir de la deuxième production qu’on va commencer à rembourser. Le remboursement se limite au prêt du PRODAC, au niveau de la banque.’’

Ainsi, les perspectives s’annoncent heureuses. Les jeunes et les femmes de Séfa veulent d’abord  exploiter les 1 900 hectares qui ont été mis à leur disposition. ‘’Le cœur de DAC est finalisé, les formations vont commencer, disposant à la fin d’une qualification appropriée dans l’agriculture ou dans les différentes filières qui sont présentées. Là est le début d’un pôle économique émergent.’’ Le directeur du pôle agriculture de Locafrique, Ibrahima Diakhoumpa, souligne que des discussions sont ouvertes avec PRODAC pour étendre le financement aux DAC des Niayes à Dakar et d’autres zones.

En outre, le modèle de centre de service de formation agricole a été développé par Green 2000, une entreprise israélienne. ‘’Nous avons présenté ça au PRODAC, il y a deux ou trois ans et il nous a choisis comme l’intégrateur de ce modèle, dans 4 DAC à savoir Séfa (Sédhiou), Keur Momar Sarr (Louga), Keur Samba Kane (Diourbel) et Itato (Kédougou)’’, renseigne Daniel Pinhassi, le coordonnateur de Green 2000.

Le lancement du DAC des Niayes est prévu ce jeudi, à Sangalkam. Il sera présidé par le Chef de  l’Etat Macky Sall. 

AWA FAYE

 

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