Publié le 11 Feb 2012 - 19:06
Dossier Dias

Terribles révélations sur une affaire d'Etat.

On est dans le temps de la campagne, mais l'affaire Barthélémy Dias qui s'était soldée par la mort de Ndiaga Diouf est encore bien fraîche dans les esprits. Et selon nos informations, bien confirmées par des sources qui connaissent bien le dossier, tout concorde à faire croire que le jeune et bouillant socialiste est tombé dans le piège que les libéraux lui ont tendu. Ce, pour que le fougueux Dias ne soit pas de la partie, au moment où les différents candidats à la présidentielle descendront dans l'arène politique. En tout cas, le déficit de courage constaté dans les différentes manifestations du M23, prouve à souhait que l'objectif est partiellement atteint. Mieux, la dernière audition de Ndiol, Samba Diouf de son vrai nom ''membre de la sécurité privée du Parti démocratique sénégalais'', comme il se définit lui-même, révèle des choses qui font froid au dos. Ndiol, présentement sous mandat de dépôt, donc à la Maison centrale d'arrêt et de correction de Reubeuss, revient sur ses premières déclarations pour révéler : ''Contrairement à ma première déclaration, il (Ndlr, Abdoulaye Diène, garde du corps du Président Wade) m'a remis les clefs de 5 véhicules. Il s'agit de 4x4 Pick up Tata et L200 appartenant au Parti démocratique sénégalais'', révèle en effet Ndiol aux limiers de la Sûreté urbaine saisie par le juge d'instruction, doyen des juges, Mahawa Sémou Diouf, suite à l'ouverture d'une information judiciaire sur ce dossier. L'initiative de me rendre sur ces trois lieux (Ndlr, chez Bathily, Tine et Dias) est venue de moi. Cependant, la coordination et la planification ont été convenues au terme d'un échange que j'ai eu avec Cheikh Diop et Sa Américain dans les locaux de la Permanence du Pds''. Et encore : ''Nous avons tenu informé Abdoulaye Diène que j'ai joint au téléphone pour l'informer de notre action (…). J'ai également appelé pour lui dire ce qui se passait et à la fin de la mission, je lui ai rendu compte'', confesse Ndiol. Qui assure cependant que le but du jeu n'était pas de tuer, mais de faire peur et mettre en garde contre toute tentative de sabotage du meeting. ''En fait, nous connaissions bien le maire Barthélémy Dias comme quelqu'un qui a la gâchette facile et qui, pour un rien, fait usage de son pistolet. Ayant à l'esprit cela, nous nous étions préparés à tout''.

 

 

Pourquoi le coordonnateur de la Sécurité présidentielle était au siège du Pds, le jour des faits...

 

Mais le problème, c'est que pour une tentative d'intimidation, le téléphone a sonné entre celui de Ndiol et celui de Diène, garde du corps du Président Wade, quinze fois. Ce, entre 11 heures et 16 heures. Avec une fréquence effarante, plus d'une dizaine de fois, entre 11 heures et midi. Ce sont d'ailleurs ces communications qui ont confondu Ndiol, qui n'avait d'autre choix que de déballer contre le body guard du Président. ''Toutes ces communications avaient pour but de lui rendre compte de ce qui s'est passé sur les lieux'', reconnaît Ndiol qui avoue d'ailleurs ''avoir menti lors de son précédent interrogatoire'', lorsqu'il s'est agi de protéger le body guard du Président. Abdoulaye Diène était bien présent au siège du Pds, au moment où les nervis quittaient la Voie de dégagement Nord (Vdn), pour assiéger la mairie de la Sicap-Mermoz. ''Sa présence était justifiée par le fait qu'il est le Coordonnateur de la Sécurité présidentielle et celle privée du Parti démocratique sénégalais'', assure Ndiol. C'est bien no comment ! Sauf peut-être qu'Abdoulaye Diène, confondu par l'enquête, n'a jamais été inquiété...

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