Publié le 20 Aug 2012 - 21:05
DOSSIERS ''CONFIDENTIELS''

 Wikileaks n'a pas épargné l'Afrique

 

Pas sûr qu’une chancellerie africaine aurait accordé l’asile politique à Julian Assange. En dévoilant les secrets des grandes puissances, Wikileaks n’a pas ménagé le continent africain.

 

On se croirait dans une nouvelle guerre froide avec des relents de conflits géopolitico-diplomatiques. Pas de confrontation Est-Ouest, cette fois, mais une opposition entre des pays du Nord et des non-alignés du Sud.

 

D’un côté, la Suède qui demande au Foreign Office britannique d’extrader le fondateur du site “lanceur d'alerte” WikiLeaks, avec l’inavouée bénédiction des Etats-Unis. De l’autre, l'Équateur qui héberge Julian Assange dans son ambassade londonienne, depuis deux mois, et vient d’accepter sa demande d'asile politique, sous le regard plutôt bienveillant de l'Union des nations sud-américaines (Unasur) et de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (Alba).

 

Hormis un nouveau casting, tous les ingrédients d’un film d’espionnage des années soixante-dix sont réunis: décor du royaume de sa gracieuse majesté, viol du secret défense sur des documents américains de la plus haute importance, pressions diplomatiques croisées, apocryphes accusations d'agressions sexuelles, dénonciation de persécution politique, suspense et scénarios rocambolesques sur la façon dont Assange pourrait quitter l’ambassade équatorienne tout en échappant aux services secrets britanniques. Plus besoin de s’offrir une place de cinéma pour aller suivre un film de l’agent secret James Bond. Sur les petits écrans devenus déversoirs d’information en live, l’impertinent de WikiLeaks assure le spectacle au balcon de “son” ambassade.

 

Si, par principe, nombre de non-alignés du Sud entendent s’opposer –viol ou pas viol– aux visées impérialistes de “l’axe du bien”, il n’est pas sûr qu’une ambassade africaine se serait comportée comme celle d’Amérique latine.

 

Si les documents publiés par WikiLeaks livraient essentiellement en pâture les grandes puissances occidentales, ils évoquent plus ou moins directement certains régimes du continent noir, notamment via les extraits de la correspondance diplomatique des États-Unis.

 

Comme le dit l’expression ouest-africaine, les révélations «mettent le cul de l’Afrique dehors». Morceaux choisis qui vont des analyses cruelles de la position de l’Afrique dans le monde à des révélations aussi croustillantes que douteuses…

 

- Selon WikiLeaks, des diplomates en poste au Burkina Faso décrivaient Blaise Compaoré comme un «Raspoutine» peu enclin à lutter efficacement contre la corruption quand elle touche son premier cercle.

 

- Par ailleurs, un trafic d’armes avec le Soudan aurait impliqué l’utilisation d’un avion en rapport avec le Burkina.

 

Destinées à n’être jamais publiées, les correspondances diplomatiques frisent parfois les potins amateurs. Selon un ancien chargé d’affaires à l’ambassade de France au Burkina cité par un ancien ambassadeur américain, le président du Faso serait un «séducteur » aux mœurs débridés. Et de faire des suppositions de violence conjugale, de virus d’immunodéficience ou de cancer de la prostate dissimulé sous couvert d’opération de la cataracte.

 

- Ami de Compaoré, le «cyclothymique et excentrique» Mouammar Kadhafi, sujet au vertige, aurait été incapable de gravir plus de 35 marches et aurait été sous l’influence de Galina Kolotniska, une infirmière ukrainienne qu’un diplomate américain présentait comme la maîtresse du Guide libyen.

 

- Les légendaires amazones, elles, n’étaient que du bluff. Les détails fournis par les agents occidentaux vont jusqu’à dévoiler quel membre de quelle famille puissante de quel pays boit du «Coca Light durant les réceptions» mondaines, laissant supposer une volonté de perdre du poids.

 

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