Publié le 18 Jan 2019 - 19:44
DOUANES - RECETTES BUDGETAIRES EN HAUSSE ET REFORMES

Oumar Diallo théorise la grande proximité

 

En plus d’une recette en hausse, le directeur général des Douanes annonce qu’avec ‘‘la grande proximité’’, le dédouanement de certains produits ne se fera plus exclusivement à Dakar.

 

Les Douanes sénégalaises ont réalisé des recettes budgétaires de 681,43 milliards de F Cfa pour l’exercice 2018. Un surplus de 5 % par rapport au montant de l’exercice précédent, qui a ravi le directeur général des Douanes (Dgd) Oumar Diallo. ‘‘Ces résultats s’apprécieront avec les objectifs qui ont été fixés, mais également par rapport aux efforts qui ont été fournis par l’ensemble des agents, à quelque niveau que ce soit, pour leur atteinte. C’est le moment de les féliciter. (...) Je suis persuadé que nous pouvons mieux faire, pour peu qu’il y ait plus de cohésion, d’abnégation, d’engagement, nous pouvons, dans les années à venir, et peut-être dès cette année, battre le record’’, a-t-il avancé hier en conférence de presse dans les locaux de la douane.

A mi-parcours, en septembre dernier, ses services avaient déjà collecté plus de 400 milliards sur les 700 qu’il s’était fixé comme objectif. Un gap d’à peu près 19 milliards qui ne douche pas la satisfaction de M. Diallo expliquant ce manque par le fait que les marchés publics restent devoir régulariser 18 milliards. Il s’y ajoute que 2018 est une période préélectorale qui a été décrétée ‘’année sociale’’ et ont obligé les services douaniers à quelques concessions. ‘‘Ce pas de franchi et les conditions dans lesquelles il a été fait sont effectivement à saluer’’, s’est défendu le Dgd.

En dépit de l’apport non-négligeable des zones de frontière, ce sont les circonscriptions dakaroises. La direction régionale du Port (461 milliards mobilisés), Dakar produits pétroliers spécialisés (131 milliards) et la Direction régionale Ouest (21 milliards) reçoivent le satisfecit de la douane. Elles sont suivies des régions Centre, Nord, Sud-Est et Sud. Les saisies de diverses marchandises réalisées par les unités de surveillance, les directions régionales essentiellement en dehors de la capitale, comme les produits alimentaires, des drogues, des médicaments contrefaits, de véhicules ont égalé 51 milliards.

La grande proximité

Le Dgd a réaffirmé la démarche de modernisation dans laquelle s’est inscrit son département, basée sur la dématérialisation et l’automatisation des procédures douanières. Pour 2018-2022, il est prévu un programme d’automatisation dans toutes les unités douanières du pays.

Mais c’est le nouveau concept de ‘‘grande proximité’’ qui constitue le nouveau point sur lequel les Douanes sénégalaises comptent concrétiser leurs mesures de facilitation.

Dans les jours à venir, certains produits qui étaient exclusivement destinés à être dédouanés à Dakar, pourront l’être dans une dizaine de bureaux frontaliers dont ceux de Rosso, Kidira, Moussala, Karang, Keur Ayip, Ziguinchor... annonce M. Diallo. ‘’Ces bureaux sont informatisés et nous avons proposé qu’il y ait des officiers supérieurs de douane pour prendre en compte le dédouanement correct de ces marchandises comme ça se fait à Dakar’’, a-t-il annoncé. Pour des raisons pragmatiques, le Dgd estime que rien ne s’oppose à ce que des produits comme les pâtes alimentaires, les sachets plastiques, la farine, etc., soient dédouanés par les bureaux frontaliers concernés. ‘‘Ce n’est pas pratique de devoir escorter tous ces produits par camion jusqu’à Dakar pour les dédouaner et les retourner à Diourbel, Fatick, Ziguinchor, etc., avec tous les risques que ça comporte’’, explique M. Diallo.

 Il en est de même pour les véhicules venant d’Espagne ou de France qui peuvent se voir délivrer un passavant dans le bureau frontalier concerné au lieu de se faire dédouaner à Dakar pour retourner à son point de destination final. Cependant, deux produits sensibles, l’huile végétale et le sucre, sont exemptés de cette nouvelle règle de dédouanement de proximité et le seront exclusivement dans la capitale. Le Dgd l’explique par la nécessité de devoir protéger un tissu industriel encore grandement soutenu par la contribution de ces deux denrées à l’économie nationale. ‘‘Nous avons estimé que la douane doit pouvoir répondre à toutes les sollicitations des populations, des citoyens, des opérateurs économiques, à quelque endroit que ce soit sur le territoire national. Nous avons estimé devoir mettre en œuvre ce qu’on appelle ‘‘la grande proximité’’.

OUSMANE LAYE DIOP

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