Publié le 1 Apr 2015 - 16:04
DR PAPE AMADOU DIACK, DIRECTEUR GENERAL DE LA SANTE

‘’Le système sénégalais utilise insuffisamment la médecine traditionnelle’’

 

L’enregistrement des produits de la médecine traditionnelle sur la liste des médicaments essentiels est l’objectif de la réunion organisée par l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OAS), qui se tient actuellement au Sénégal.

 

‘’Le rôle des praticiens dans la lutte contre les épidémies dans la sous-région’’. C’est le thème de la réunion d’orientions sur les lignes directrices et normes d’enregistrement des médicaments traditionnels améliorés, organisée au Sénégal hier par l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OAS). Selon le directeur de la santé, Dr Pape Amadou Diack qui a présidé la réunion, la médecine traditionnelle est un élément essentiel de la santé communautaire, vu que 80 à 90 % de la population y a recours pour ses besoins sanitaires.

Or, dit-il, ce recours s’opère en parallèle avec la fréquentation des structures sanitaires conventionnelles. ‘’Cela constitue une opportunité que nous devons capitaliser. La médecine doit jouer un rôle important dans la mise en œuvre des activités préventives, curatives en matière de santé. Le système de santé sénégalais, tout en tirant les avantages dans le domaine du partage des expériences des bonnes pratiques du programme de médecine traditionnelle de l’OAS, utilise insuffisamment la médecine traditionnelle. Cela constitue un défi pour l’ensemble de nos pays et nous sommes sur la bonne lancée pour le relancer’’, a soutenu Dr Diack.

Pour lui, l’OAS s’évertue à faciliter le travail entre la médecine traditionnelle et celle conventionnelle. Au Sénégal, ils sont dans la perspective d’introduction de la loi relative à la médecine traditionnelle. Mais, ‘’nous sommes dans la stratégie qui consiste à renforcer les capacités des tradipraticiens pour les amener à mieux collaborer avec la médecine conventionnelle mais aussi leur faciliter leur pratique’’, dit-il. Toutefois, la médecine traditionnelle est une médecine par les plantes. Donc, les travaux de cette rencontre se sont appuyés sur les expériences réussies de la sous-région qui servent d’exemple dans le domaine d’une phyto vigilance soucieuse de la portée scientifique, des effets cliniques et de leurs articulations avec l’usage ethnobotanique et culturel des médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle.

‘’Il faut qu’on évite les dérapages, parce que si nous n’utilisons pas à bon escient les plantes médicinales, on peut avoir des effets contraires qui peuvent être à l’origine d’autres pathologies. Donc, nous devons travailler ensemble de façon sincère. S’il n’y a pas cette communication, ces relations de travail entre les deux médecines, on peut avoir des effets contraires pour les populations’’, a précisé le directeur de la santé. A l’en croire, l’homologation, l’enregistrement, la mise sur le marché de ces médicaments sont des atouts majeurs pour initier l’approche novatrice africaine dans l’exploration d’une pharmacopée dynamique de notre univers botanique sous régional.

A ce propos, ’’l’enregistrement de ces produits sur la liste des médicaments essentiels et leur mise à disposition au profit du grand public doivent être envisagés’’, dit-il.

VIVIANE DIATTA

 

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