Publié le 16 Mar 2018 - 16:00
DRAME DE MISSIRAH

Le village de Brin s’en remet à Dieu

 

Après le choc, l’émoi et la consternation totale, le village de Brin s’en remet à Dieu. D’aucuns ont repris la route pour Dakar, laissant derrière eux une atmosphère pesante, des cœurs meurtris et des va-et-vient incessants d’autorités politiques, religieuses et administratives.

 

‘’Mo room ?’’ Ou encore ‘’Wama leghen ?  Ces interrogations en langue diola qui signifient « est-ce que c’est vrai ? » traduisent la vive émotion qui étreint les cœurs, après avoir entendu une information aussi brutale que troublante. Hier, jusque tard dans la soirée, les populations de Brin se sont posé mille et une fois cette question. Et au-delà de ce village situé à une dizaine de kilomètres de Ziguinchor sur la route qui mène au Cap-skirring, les populations de la région de Casamance et le pays tout entier. La triste et macabre nouvelle venait juste de tomber, comme un couperet. « Personne ne pouvait imaginer ce qui est arrivé. Nous n’avons pas encore fini de pleurer notre frère et père Jacob Sagna. Et voilà qu’une autre nouvelle nous tombe dessus. Insondable est la volonté de Dieu. Dieu a donné, Dieu a repris » déclare, sous le choc un parent de la famille.

A Brin, c’est la consternation totale. Un émoi, une douleur qui s’est transformée, au fil du temps, en foi en Dieu. « Nous avons géré. Il fallait gérer l’information, car il y avait beaucoup de dérapages.  Il y avait de fausses nouvelles. C’est normal, en de pareille situation. En vérité, il y a eu huit (08) morts. Cinq (05) civils et trois (03) membres de l’équipage », informe Léopold Yankhoba Coly, le député-maire de Niamone (département de Bignona), très proche de l’ancien maire et ministre d’Etat, Robert Sagna. Selon lui, il fallait contenir l’émotion des populations. « Elles sont maintenant sereines », souligne-t-il.

Saisi par nos soins, le professeur Ibrahima Ama Diémé, membre du Groupe de Réflexion pour la Paix en Casamance (GRPC) que préside l’ancien maire de Ziguinchor, avoue que Robert a déjà connu des épreuves aussi difficiles, notamment le naufrage du Joola. « C’est une tragédie. Personne ne pouvait s’attendre à ce que cela arrive. C’est très dur, dans ces conditions. Mais, en tant que croyants et quand le destin arrive, on ne peut pas échapper. Prions pour le repos de leurs âmes, mais également pour que les blessés se rétablissent le plus vite possible », déclare Mr Diémé. « Nous avons tous mal. Nous éprouvons beaucoup de peine. Je lance un message de solidarité et de retour au Seigneur, mais également de prières », ajoute en substance Atab Bodian, membre de l’association des Cadres casamançais.

Ainsi, les sentiments de tristesse, de désolation et d’amertume sont les mieux partagés dans la capitale méridionale du pays, depuis l’annonce du crash de l’hélicoptère de l’armée. « C’est très difficile. Très difficile. Je présente mes sincères condoléances à toutes les familles éprouvées. Nous croyons au Bon Dieu. Nous sommes des croyants, mais c’est très dur pour le Sénégal, la Casamance en particulier, et surtout le Secrétaire général du Rassemblement pour le Socialisme (RSD), Robert Sagna notamment », souligne la députée Rama Diatta non sans regretter le fait qu’elle soit séparée définitivement de la Tante Eliane (victime du crash). « Elle m’a conseillée, elle m’a parlé, notamment en ce qui concerne la situation en Casamance, l’unité nationale. Je ne savais pas que c’est notre dernier au revoir. Elle m’a formée au Parti socialiste parce qu’elle était chef de section. Je prie pour que le Bon Dieu les accueille en son Paradis », conclut, les larmes aux yeux, l’honorable Rama Diatta.

HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)

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