Publié le 22 Jul 2017 - 07:21
DRAME DU STADE DEMBA DIOP

Ouakam met en garde et annonce la bataille médiatique

 

Les dignitaires de Ouakam ont rencontré la presse, hier à la grande mosquée de ladite localité,  pour présenter leurs condoléances aux familles mbouroises ayant perdu leurs proches lors du drame du stade Demba Diop, samedi dernier. Ces notables ont fustigé les nombreuses sorties dans la presse à leur encontre et menacent de porter la réplique.

 

Ouakam ‘’n’acceptera pas’’ d’être l’agneau du sacrifice. Après les dirigeants de l’Union sportive de Ouakam (Uso), au surlendemain du drame de Demba Diop survenu samedi dernier, c’est au tour des dignitaires de monter au créneau. Face à la presse, hier, ils ont présenté leurs condoléances aux populations mbouroises pour les 8 décès occasionnés par les incidents notés lors de la finale de la Coupe de la Ligue du Sénégal. Ils ont également dénoncé les ‘’nombreuses déclarations à leur encontre sur les médias’’. ‘’Ce sont des propos qui peuvent mettre le feu dans un pays’’, a prévenu le maire de la commune de Ouakam, Samba Bathily Diallo.

Ce dernier ne s’est pas empêché de citer des noms. ‘’Il y en a qui n’ont même pas suivi le match et qui versent dans la médisance. Malick Thiandoum, je vais citer son nom, il a dit du n’importe quoi sur nous. Quand on lui a demandé, il a reconnu n’avoir pas suivi le match’’, a-t-il pesté. L’édile de la ville s’en est même pris au président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Me Augustin Senghor. ‘’On a entendu les déclarations du président de la fédération. Un responsable ne parle pas ainsi. Il n’était pas au stade. S’il veut être réélu, il n’a qu’à faire campagne ailleurs mais pas sur ce drame’’, a-t-il fulminé. M. Bathily Diallo fait savoir que les Ouakamois n’accepteront pas d’être accusés par voie de presse et sur les réseaux sociaux. ‘’On a toutes les vidéos. On sait tout. A force de recevoir des coups, on finit par riposter’’, a-t-il alerté.

Pour sa part, le vice-président de l’Uso, Daouda Diagne, a appelé les Sénégalais ‘’à la retenue’’. ‘’Tenez compte du fait que des Mbourois habitent à Ouakam et vis-à-versa. Beaucoup d’entre nous y ont travaillé pendant cinq ans. Il ne peut pas y avoir d’actes prémédités entre nos deux entités’’, a-t-il dit. Puis il a annoncé une ‘’bataille médiatique’’. ‘’Cette bataille-là, persiste-t-il, nous la mènerons parce que nous avons des arguments. Si on a cherché à nous charger, nous avons des éléments pour nous défendre’’.

‘’La part de responsabilité des dirigeants du football’’

Cette rencontre a été une occasion pour les différentes autorités léboues de Ouakam d’inviter à l’apaisement. ‘’Ce qui est arrivé aux Mbourois pouvait se passer du côté de Ouakam. Mais c’est Dieu qui en a décidé ainsi’’, a déclaré le Jaraaf, Alioune Guèye. Ces autorités coutumières, à l’image du Jaraaf Youssou Ndoye, ont également invité la jeunesse sénégalaise ‘’au changement de comportement’’.

Même s’ils ont accepté d’endosser leur part de responsabilité concernant le drame du stade Demba Diop, les dignitaires de Ouakam ne comptent pas être tenus pour seuls responsables de ces incidents. ‘’On était partis en paix. On a sensibilisé tout le monde en disant qu’il ne fallait pas créer de querelles. On présente nos excuses’’, a déclaré le maire de Ouakam.

Mais Samba Bathily Diallo estime ‘’qu’il faut rechercher la part de responsabilité des dirigeants du football’’. Cela commence, dit-il, par ‘’la Ligue sénégalaise de football professionnel et la Fédération sénégalaise de football’’. ‘’Le jour de la finale, je n’ai vu aucun membre de la fédération sur les tribunes’’, a-t-il déploré. Samba Bathily Diallo a aussi fait des reproches au directeur du stade Demba Diop. ‘’Tout le monde sait que c’est la tribune qui a causé les morts’’, a-t-il affirmé. Il a même incriminé la police. ‘’Quand il y a combat de lutte, on mobilise beaucoup de policiers entre les deux bords de telle sorte que personne ne puisse déborder dans le camp adverse’’, a-t-il fait remarquer.

Enfin, le vice-président de l’Uso, Daouda Diagne, a rappelé que Ouakam a aussi enregistré des blessés. ‘’On a des enfants de six ans qui ont des côtes cassées et qui sont toujours à l’hôpital. Ce drame nous appelle à rejeter avec fermeté toute forme de haine ou de violence’’, a-t-il imploré.  

LOUIS GEORGES DIATTA

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