Publié le 14 May 2012 - 13:10
DSK

Les dernières accusations ébranlées

 

Lundi, cela fera un an jour pour jour que Dominique Strauss-Kahn était arrêté à New York, après qu'une femme de chambre de l’hôtel Sofitel, Nafissatou Diallo, l'eut accusé d'agression sexuelle. Un an que celui qui était alors le favori des sondages en vue de la primaire socialiste, voyait son destin de président de la République s'envoler. Si les poursuites au pénal ont été abandonnées aux Etats-Unis, il y reste poursuivi au civil, et est mis en examen en France pour proxénétisme aggravé dans l’affaire dite "du Carlton de Lille" (Nord). Dans ce dossier, qui met notamment en cause le désormais fameux Dodo La Saumure, l'ancien ministre est soupçonné d'avoir participé à des soirées libertines organisées par des amis de la région lilloise. Problème: les femmes participant à ces soirées appartiendraient pour certaines à un réseau de prostitution lié à l'hôtel Carlton de Lille et auraient été rémunérées avec des fonds appartenant à une filiale du groupe de BTP Eiffage. La justice cherche donc à déterminer dans quelle mesure le socialiste était au courant de ces transactions.

 

Plusieurs voyages auraient été organisés pour permettre à DSK de rencontrer des «filles», ainsi que l'ont suggéré des SMS révélés par la presse au fil des auditions. Fabrice Paszkowski, entrepreneur spécialisé dans le domaine médical et ami de Dominique Strauss-Kahn, serait un des organisateurs de ces soirées, notamment à l'hôtel Murano à Paris. David Roquet, ex-cadre de Matériaux enrobés du Nord, la filiale d'Eiffage, est accusé d'avoir fait prendre en charge par sa société le coût des prostituées. L'homme affirme qu'Eiffage était au courant de ses pratiques, ce que l'entreprise, qui s'est constituée partie civile, dément. Enfin, un policier, Jean-Christophe Lagarde, est impliqué: le commissaire divisionnaire, chef de la Sûreté départementale du Nord, a été pour sa part mis en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisé et recel d'abus de bien sociaux.

Nouvelles accusations de "viol en réunion"...

 

Mais cette procédure pourrait connaître un nouveau rebondissement la semaine prochaine. A en croire les informations du Parisien, le parquet de Lille pourrait se prononcer mercredi sur l’opportunité d’ouvrir ou non une enquête sur les soupçons de "viols en réunion" qui se sont ajoutés, le 4 mai, à tout le reste. En effet, l'ex-patron du Fonds monétaire international est non seulement accusé d'avoir participé à ces "parties fines" litigieuses, mais il est aussi soupçonné d'avoir imposé un rapport sexuel brutal à une jeune femme, avec l'aide de David Roquet, Fabrice Paszkowski et Christophe Lagarde.

 

Dans le détail, une prostituée belge de 23 ans, prénommée Anne-Marie S. mais exerçant sous le pseudonyme de Marion, a raconté dans une déposition qu'elle participait à l'un de ces voyages en décembre 2010 à Washington, quand elle aurait subi de la part de DSK des actes sexuels non consentis à l'hôtel W, alors que Roquet lui tenait les poignets, sous les yeux du commissaire Lagarde. "Je n'ai pas hurlé mais j'ai clairement dit à haute voix que je ne voulais pas", a-t-elle affirmé sur PV. Seulement voilà: présente ce soir-là, une autre escort-girl belge, présentée par Le Parisien comme "une des anciennes favorites" de Strauss-Kahn, vient de rejeter en blocs ces graves accusations.

démenties

 

"J'étais dans la même chambre qu'Anne-Marie ce jour-là. Si elle avait vraiment et clairement dit non, je serais intervenue, bien sûr", a assuré Aurélie Delvaulx dans les colonnes du quotidien publié ce dimanche. "S'il s'était passé quoi que ce soit, j'aurais fait le nécessaire. (…) Elle est une grande fille, elle sait très bien à quoi s'en tenir dans ces soirées. Je ne l'ai pas entendue dire non et je n'ai pas vu David Roquet lui tenir les mains", certifie-t-elle avec aplomb. Alors que les enquêteurs pourraient remettre en cause la crédibilité de cette ancienne finaliste Miss Beauty 2007, qui fut un temps la maîtresse de "Marion", l'escort-girl rétorque: "C’est ridicule et puéril. Qu’ils fassent leur enquête, je n’ai rien fait de mal ou d’irrespectueux. Vous ne croyez quand-même pas que Dominique (Strauss-Kahn) m'aurait payée pour que je le protège!, s'offusque-t-elle. Qu'ils cherchent s'ils ont du temps à perdre, ils ne trouveront rien. Cette histoire est bidon." Et de souligner qu'étrangement, Anne-Marie n'a pas porté plainte malgré ses dires.

 

Celle qui dit avoir choisi ce métier "par pur plaisir personnel et non par nécessité" va même plus loin dans ses confidences, se disant pas certaine que DSK "était au courant que (les jeunes femmes étaient) payées". "Il a juste accepté les filles qu'on lui a offertes, c'est tout", l'a-t-elle encore défendu. Aurélie dit en revanche en vouloir à Fabrice Paszkowski, qui aurait rechigné à les payer selon elle. Aujourd'hui, elle dit avoir tourné la page, et "continuer d'avancer". Quant à Marion, elle ne veut "plus avoir de contacts avec elle". De son côté, cette dernière est restée énigmatique quand le journal l'a interrogée sur le démenti de son ex-amie: "J'en ai ras-le-bol de cette histoire, c'est un monde de requins, je ne veux pas apporter d'eau au moulin, a-t-elle simplement déclaré. Je veux retourner à ma vie d'avant et n'ai aucune envie de continuer comme cela".Point final

 

 

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