Publié le 2 Nov 2018 - 13:39
ECONOMIE SENEGALAISE

Le Fmi pointe les faiblesses actuelles

 

La hausse du prix du baril de pétrole et les difficultés dans la collecte des recettes fiscales mettent à mal l’économie sénégalaise, en cette fin d’année. Selon le Fonds monétaire international (Fmi), qui a procédé à la 7e revue de l’Instrument de soutien à la politique économique, il y a besoin d’exécuter, de façon serrée, le budget, sur les deux derniers mois de l’année.

 

Il ressort de la 7e revue de l’Instrument de soutien à la politique économique (Ispe) que la croissance du Sénégal devrait se situer au-dessus de 6 % en 2018, pour la cinquième année consécutive, tandis que l’inflation reste faible. Mais, selon le sous-directeur Ouest 1 département Afrique du Fonds monétaire international (Fmi), Michel Lazarre, la réalisation des cibles budgétaires, à la fin décembre, nécessitera des efforts importants, étant donné la moins-value importante constatée sur les recettes intérieures à fin septembre 2018. Il ressort de la revue, également, que la croissance est forte dans les secteurs de la construction et des services, mais elle a été freinée dans le secteur agricole par une pluviométrie tardive.

Ainsi, l’inflation sur la période de 12 mois prenant fin en septembre, était inférieure à 1 % et devrait rester faible pour le reste de l’année 2018. 

En outre, selon Michel Lazarre, les pressions se sont accumulées rapidement dans le secteur budgétaire, au cours des derniers mois. La hausse des prix mondiaux du pétrole, couplée au maintien de la stabilité des prix de l’énergie au niveau intérieur, continue à peser sur les dépenses courantes. ‘’Cela a conduit à une accumulation d’obligations non remplies envers le secteur de l’énergie et à des impayés vis-à-vis de fournisseurs et autres opérateurs économiques’’, rapporte le sous-directeur Ouest 1 département Afrique Michel Lazarre. ‘’On est passé de 40 dollars par baril à 75 dollars par baril. Il y a besoin de subvention auquel le gouvernement répondra, mais il y a une créance accumulée par le secteur de l’énergie’’, note-t-il.

‘’100 milliards F Cfa sur le retard de paiement des impôts’’

De ce fait, pour atteindre les objectifs budgétaires fixés pour décembre 2018, dans le cadre du programme Ispe, des efforts budgétaires considérables seront nécessaires, car, dit-il, il y a besoin d’exécuter de façon serrée le budget sur les deux derniers mois de l’année. Michel Lazarre renseigne, à ce propos, que les autorités ont accepté de réduire sensiblement les dépenses d’équipement financées sur ressources intérieures qui ne sont pas urgentes et les dépenses courantes hors salaires, afin de respecter l’enveloppe budgétaire convenue. Pour limiter les pressions sur le budget et les risques pesant sur l’achèvement de la revue, les autorités, poursuit-il, ont accepté de renforcer sensiblement la gestion des finances publiques, en limitant de manière permanente le financement de la Sn/La Poste et en cessant d’utiliser diverses lettres budgétaires qui engagent l’Administration centrale pour ce qui est des dépenses au-delà de l’exercice en cours ou des dépenses exécutées en dehors du budget.

Toutefois, Michel Lazarre indique que ‘’la plupart des réformes structurelles pour la septième revue ont été mises en œuvre’’. ‘’Cependant, des retards ont été observés dans la mise en place du paiement des impôts au moyen des téléphones portables et un progrès limité a été accompli dans la mise en œuvre du plan d’action visant à réduire les dépenses fiscales’’, regrette le sous-directeur Ouest 1 département Afrique du Fme. D’autant que le ‘’retard de paiement des impôts dépasse 100 milliards de francs Cfa’’. ‘’Le manque à gagner, d’ici fin décembre, sera de 75 milliards de francs Cfa. C’est dû, en partie, au fait d’avoir des prix détails du produit pétrolier fixes. Il y a moins de rentrées sur la vente du prix du pétrole. Il y a aussi certaines des mesures prises par le gouvernement, en 2018, qui ont eu un rendement inférieur à ce qui était espéré. Ce qui pèse sur les rentrées fiscales’’, constate-t-il.

Le sous-directeur Ouest 1 département Afrique du Fmi considère que les autorités doivent établir une stratégie en matière de politique fiscale et d’administration des recettes qui permette d’atteindre, à moyen terme, l’objectif de 20 % fixé par l’Uemoa pour le ratio recettes fiscales sur Pib. Elles doivent aussi mettre en place un cadre de gestion de la richesse pétrolière et gazière conforme aux meilleures pratiques internationales et viser à limiter la procyclicité de la politique budgétaire.

Ainsi, dit-il, l’inflation sur la période de 12 mois prenant fin en septembre était inférieure à 1 % et devrait rester faible pour le reste de l’année 2018. Egalement, le plafond relatif à la part de la valeur des contrats du secteur public signés par entente directe n’a pas été respecté, depuis décembre 2017, en raison principalement des offres spontanées, note-t-il. 

AIDA DIENE

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