Publié le 16 Mar 2016 - 13:03
EDITION – L’ODEUR DES VERS

De la poésie pour soutenir les drépanocytaires

 

Un recueil de poèmes, L’odeur des vers, édité par Muse, est l’œuvre d’un jeune écrivain sénégalais : Thierno Diagne Bâ. Il est sorti en décembre et comporte 20 poèmes traitant de thèmes divers.

 

‘’Ma plume pleure. Comme il pleure dans mon cœur. Des mots pour la douleur- Des vers pour la souffrance. Des phrases pour l’histoire- Ecoute l’alarme de mes larmes. Qui suintent comme des vers. A la pointe de ma plume. Qui chante ces douces mélodies. Pour apaiser les maux. Les maux sans mots. Nos os s’écartèlent. Notre sang se dérobe. Notre peau se tire. Nos yeux s’enferment. Dans les entrailles de l’esprit. A tous les drépanocytaires‘’. Ainsi est décrit le recueil de 20 poèmes écrit par Thierno Diagne Bâ, ‘’L’odeur des vers’’, publié en décembre dernier aux éditions ‘’Muse’’ sur le quatrième de couverture. Ce livre est dédié aux drépanocytaires parce que son auteur en est un.

‘’Je suis drépanocytaire, ma vie n'a pas été du tout facile. J'ai réussi mes études avec beaucoup d'abnégation. J'ai été opéré deux fois à cause de la drépanocytose. J'ai pensé à tous ces jeunes qui n'ont pas pu terminer leurs études à cause de cette maladie, j'ai pensé à toutes ces personnes qui souffrent et qui attendent un vaccin pour voir le bout du tunnel, j'ai pensé à ces enfants, ces femmes qui n'arrivent pas à dormir la nuit à cause des douleurs, des crises. J'essaie tout simplement d’être empathique’’, déclare Thierno Diagne Bâ, auteur de ce recueil de poèmes de 60 pages.

De ‘’Concorde’’, le premier poème de ce recueil, à ‘’Re-naissance’’, l’auteur partage ses sentiments. Le premier cité, écrit dans un style simple et dépouillé, est un appel aux prières pour les ‘’fils tombés sur les champs de bataille’’. Le dernier chante la ‘’re-naissance de l’Afrique’’. À côté de ces deux thèmes, l’auteur en traite bien d’autres, différents les uns des autres. Une diversité qu’il doit sûrement au temps qu’a pris l’écriture de ces poèmes.

‘’Ce recueil est le fruit d'une longue inspiration, des vers ont été rédigés quand j’étais au lycée Limamoulaye, d'autres à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, etc. J'ai gardé ces poèmes durant 10 ans. C'est juste un moyen pour moi d'exprimer mes sentiments, de partager des idées, des pensées à travers des vers dont j'essaie de faire sentir l'odeur’’, explique à EnQuête ce gestionnaire des industries culturelles et créatives de formation diplômé de l’université Senghor d’Alexandrie. Aussi avoue-t-il, beaucoup de choses peuvent faire parler sa muse. Car, estime-t-il, ‘’l'inspiration est divine et naturelle.

Le monde nous inspire, la vie avec ses atermoiements, escarpements  nous inspire le bonheur, la joie, l'amour, la tristesse, le chaos, la douleur, mais aussi la nature, l'autre en moi, autant de choses, d'éléments qui participent à attiser la flamme de l'inspiration. Ce recueil dédié aussi aux drépanocytaires montre ô combien la douleur m'a inspiré et qu'à travers ces moments uniques dans la vie (douleurs extrêmes), je puisse griffonner quelques vers’’. D’autant plus qu’écrire est ‘’une façon de dialoguer avec ma douleur, mes crises, mes peines et mes amours’’. C’est pour cela que faire ces vers n’a pas été une entreprise difficile pour son auteur.

Par ailleurs, si ces poèmes ont duré dans les tiroirs, ce n’est pas seulement parce que Thierno Diagne Bâ n’écrivait au début que pour lui-même. Mais plutôt parce qu’il est d’avis qu’il n’est pas facile pour un jeune écrivain de se faire éditer au Sénégal. ‘’Il est toujours difficile de se faire éditer au Sénégal, pour les jeunes. Certaines maisons d'édition demandent de l'argent, d'autres n'éditent que leurs propres ouvrages. Heureusement, aujourd'hui avec internet, on peut se faire éditer partout dans le monde’’, explique-t-il. C’est ainsi que son ouvrage a été accepté par Muse qui le revend sur la toile. Ainsi, les Sénégalais peuvent bien se le procurer sur amazone.fr. Les plus patients peuvent attendre le lot qui sera très prochainement envoyé dans certaines librairies sénégalaises. 

BIGUE BOB

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