Publié le 3 May 2018 - 17:45
EDUCATION SPECIALISEE AU SENEGAL

6 300 pensionnaires dans 11 centres 

 

Le Sénégal compte 11 centres d’éducation spécialisée qui accueillent 6 300 pensionnaires. Ils sont confrontés à des difficultés qui compromettent la réinsertion sociale de leurs pensionnaires.

 

La directrice de l’Education surveillée et la Protection sociale (Desps) du ministère de la Justice a effectué une tournée qui l’a menée au Centre de sauvegarde de Guédiawaye et au Centre polyvalent de Thiaroye qui accueillent 1 500 jeunes. Ndèye Abibatou Youm Siby est allée constater, de visu, les conditions d’accueil de ces enfants et discuter de stratégies pour leur prise en charge. D’autant qu’au niveau national, il existe 11 centres qui ont accueilli 6 300 élèves, en 2017, qui viennent majoritairement de familles défavorisées. Ces pensionnaires sont dans les secteurs de la restauration, de la couture, de la mécanique et de la menuiserie à bois.

Les deux centres visités manquent, entre autres, de logistiques, de matériels informatiques et d’outils de travail. La directrice a pris bonne note des difficultés et promis des solutions dans un délai raisonnable. Dans la même veine, elle invite l’Etat, à travers sa politique publique, à intervenir pour sauver les enfants, avant qu’il ne soit trop tard. ‘’Il faut que les parents sachent qu’il n’est jamais tard pour sauver un enfant. Il faut juste aller vers les structures adéquates pour une bonne prise en charge. Nous avons un gap important à résorber et, pourtant, de tels centres peuvent apporter, sur le champ, une réponse face à un enfant qui est dans le besoin. Nous accompagnons les enfants dans la prise en charge, surtout lorsque la victime est mineure, autrement dit âgée de 0 à 21 ans. C’est nous qui avons la responsabilité, car l’idéal serait qu’on ait un centre dans chaque département’’, a dit Mme Siby.

En attendant, elle annonce que 40 éducateurs spécialisés seront opérationnels en 2019.

‘’On ne peut pas faire son bonheur sur la souffrance des enfants’’

Se confiant sur la mission des centres, Ndèye Abibatou Youm Siby a souligné que la réinsertion de ces enfants est prise en compte, car c’est sur décision judiciaire que ces structures interviennent. La délicatesse de la cible, poursuit la directrice, ne peut permettre, ni autoriser n’importe quel type d’intervention. ‘’Avec nos inspecteurs, le travail de contrôle se fera en amont et en aval. Tout est contrôlé. Si une institution travaille dans le secteur de la politique publique de l’Etat, il ne s’agira point de venir avec des moyens pour faire ce dont on a envie. On ne peut pas faire son bonheur sur la souffrance des enfants. Ceux qui tentent d’en faire un fonds de commerce, il faut qu’ils sachent qu’ils vont nous trouver sur leur route, parce que nous n’allons pas laisser faire’’, a dit sur un ton ferme la directrice de la Desps.

CHEIKH THIAM

 

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