Publié le 27 Jun 2012 - 17:24
ELECTION LEGISLATIVE

 Retour aux urnes , citoyens !

 

Le calendrier républicain nous convoque à un autre tour de scrutin dans quelques jours. C’est le cycle républicain qui a déjà élu le Président de la République et nous rappelle en ce 1er juillet pour élire les représentants du peuple qui, avec le Président de la République et le corps judiciaire, constituent le socle républicain qui partage et gère le pouvoir. Plus tard en 2014, la représentation locale sera élue et le pays sera de nouveau doté d’un système renouvelé et complet de gouvernance. Il faut souhaiter que ce trépied soit cohérent et animé de bons rapports pour pouvoir gérer le pays dans la paix et le fonctionnement harmonieux et efficace de nos institutions.

 

Il est certain que les citoyens sont en train de se poser de nombreuses questions et la réponse à celles-là déterminera la conviction de chacun pour les élections législatives. Les questions tournent probablement autour de ce que nous devrions avoir comme rapports de force pour bien gouverner le pays, et là de grosses contradictions peuvent se passer. La question majeure sera ce qu’il faudra faire pour éviter les abus et licences réels ou imaginaires passés, notamment comme l’ont estimé certains, la confiscation de la victoire pour l’usage et l’abus d’un seul camp.

 

La confiance et les incertitudes que l’on peut placer dans les attelages politiques pour la présidentielle seront bien évidemment d’un grand poids pour déterminer les intentions de vote pour les Législatives. L’enjeu est important, il s’agit de la majorité législative qui va faciliter ou bloquer les initiatives du Gouvernement surtout celles, profondes, qui devront traduire dans la légalité, les promesses et propositions de campagne du candidat d’alors, Macky Sall. Les citoyens vont réfléchir sur ce qui s’est passé avec les attelages pro-sopistes qui ont eu raison du régime socialiste en 2000 et surtout des questionnements et inquiétudes qui s’en sont suivis. On ne peut pas souhaiter à Macky Sall une telle absence de coopération, un tel éclatement du consensus initial et en fin de compte, un tel désaveu final quand on l’a élu avec la forte conviction et le grand espoir de ce 25 mars 2012!

 

«Calme et sérénité»

 

Nous nous sommes donné une victoire et une page blanche sur laquelle on peut écrire de très belles choses. Il faut donc éviter, comme un enfant, de s’être acquis un jouet et par la suite de ne savoir qu’en faire ; il faut au contraire que nous sachions utiliser et bien utiliser cet acquis. Comment peut-on le faire ? Seuls sauront le dire les grands politiciens et les politologues chevronnés qui, depuis quelque temps, ont fleuri comme coquelicots sur champs d’été. Mais nous petit peuple, guidé par la sagesse et la culture sénégalaises, nous pouvons en penser quelques points.

 

Il faut d’abord dans l’immédiat, éviter les tares de la démocratie immature et calmer le jeu car on voit que ciowli teudda gul ; sous d’autres formes et points d’attaque, la clameur, surtout celle médiatique, continue et de grands sujets sont abordés et souvent pris en otage par ceux-là même qui les ont proposés. Les médias, surtout les plateaux de télévision, ont pris le relais de la place de l’Obélisque. Ce n’est pas que du bon, il faudrait malgré tout qu’elle se calme et se mette au diapason de la population qui a besoin du calme et de l’atmosphère de paix, cette paix qu’elle a su imposer au processus électoral jusqu’à ce soir du 25 mars : après les effusions, il faut le calme et la sérénité dont l’équipe nouvelle a besoin pour retourner aux dossiers et aux chantiers.

 

«Refonder l'attelage politique vainqueur du 25 mars»

 

Il y a ensuite besoin d’améliorer et de refonder l’attelage politique vainqueur des joutes présidentielles, et faire en sorte qu’il insuffle à la nation un sentiment de confiance, de calme et de retour tranquille au vrai travail qui fonde et fait avancer une Nation. Il semble que là le plus gros à faire devra venir du noyau, l’APR bien sûr, qui devra gérer ses propres troupes et l’alliance dont elles sont membres. Ils devront éviter de se laisser entraîner dans des débats stériles de «fuural» non essentiels et il faudra que ceux que l’on pourrait appeler les « Macky boys » ne nous servent pas le scénario déjà vécu de jeunes tribuns sachant tout, maniant la suffisance, les grandes certitudes et la jactance, ne doutant de rien et voulant aller trop vite. Il nous faut un autre scénario, de modestie, de simplicité, de remise en question personnelle à chaque fois que l’on est en territoire incertain ; c’est cela qui fonde la confiance des Sénégalais. Macky a la chance de nous servir l’image d’une force tranquille qui a l’œil sur son objectif et qui avance, non perturbé par les bruitages et faux débats.

 

La nécessité d’un choix qui remette le Sénégal au travail et permette au pays d’avancer est assurément celui qui s’impose à nous. En conséquence, nous ne devrions pas donner la victoire à un groupe et le laisser naviguer, pouvoir exécutif faible, entre un pouvoir judiciaire certes attentif et républicain par nature, et un pouvoir législatif davantage censeur à souhait que collaborateur dans la construction d’un rêve partagé ; un législatif avec ses penchants politiques forts et le cas échéant, qui peut décider d’orientations qui peuvent ne pas permettre la réalisation de la vision du groupe auquel nous avons donné notre confiance en tant que pays. Voilà pourquoi il serait de bonne gouverne et de bonne politique, de bonne économie pour notre République, de créer les conditions d’une situation calme et fuir un climat d’insurrection continue surtout au niveau des médias.

 

«Une commune vision du cheminement»

 

Il faudra aussi un noyau dur qui ait la commune vision du cheminement dans le futur, un groupe de conscience, de confiance et de complicité positive républicaine. Si le noyau de l’Alliance Benno Bokk Yaakaar réussissait à émettre ce message et donner ce signal, il n’y a pas de raison de douter de la bonne volonté et des signes d’espoir déjà parvenus au peuple et de confirmer massivement la confiance à Macky dans une chambre qui lui est favorable. Il faut seulement que des gages de fidélité aux principes dégagés ensemble soient donnés par des signaux clairs et forts. Cela donnera alors au nouveau Président sinon des armes, du moins des outils républicains et démocratiques pour que, premier entre pairs, il « guide au but certain (de) ses compagnons » de lutte vers un Sénégal pacifié et calme, en marche pour un développement réel et une amélioration rapide et nette des conditions de notre quotidien social. Pour cela, il faudra voter serré et fort pour confirmer les tendances lourdes du 25 mars 2012 !

 

Nafi Sène

APR Biscuiterie.

 

 

 

 

 

 

 

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