Publié le 26 May 2017 - 17:00
ELECTIONS LEGISLATIVES 2017

Me El hadji dribble Manko et Aïssata Tall Sall

 

Courtisé par la coalition Manko Taxawu Senegaal et par le leader de ‘’Osons l’avenir’’ Me Aïssata Tall Sall, Me El Hadji Diouf a finalement pris la décision d’aller aux Législatives sous la bannière de sa coalition Leeral qui l’a porté à l’Assemblée, à l’issue des échéances passées.   

 

Me El Hadj Diouf dribble ses courtisans. Convoité par la coalition Manko Taxawu Senegaal et par Aïssata Tall Sall qui vient tout juste de lancer son mouvement ‘’Osons l’avenir’’, Me El Hadj Diouf avait suspendu son choix à la décision des instances de son parti. Hier, comme à l’accoutumée, il s’est encore joué de son monde. Alors que beaucoup pensaient qu’il allait adhérer à la coalition MTS ou ‘’Osons l’avenir’’ avec Aïssata Tall Sall, il a finalement annoncé la reconduction de la coalition qui l’avait porté à l’hémicycle, à l’issue des élections législatives de 2012 où il avait bénéficié du plus fort reste.

Face à la presse hier, le ‘’député du peuple’’ a soutenu qu’il va aller aux élections législatives du 30 juillet 2017 avec le mouvement ‘’Dolel sa bop’’ du colonel à la retraite Cheikh Sadibou Niang, de l’Union Sénégalaise pour la démocratie (USPD) de Me Mamadou Makalou, ancien ministre sous Wade, du Front patriotique républicain de Moussa Cissokho, du Parti pour l’avenir et la solidarité dirigé par Albert Laurent Mendy et du Regroupement du réseau des femmes Lébous pour un développement durable, de Khady Balla Guèye.

Selon Me El hadji Diouf, d’autres partis et mouvements vont les rejoindre et iront aux élections sous la bannière de la coalition Leeral. Il explique ainsi son choix par la volonté de redorer le blason du représentant du peuple. ‘’Le rôle d’un député est sacré. Il doit pouvoir voter des lois, défendre les intérêts du peuple, dire non quand ça n’arrange pas le peuple. C’est dans ce sens que notre coalition compte s’inscrire. Nous demandons au peuple sénégalais de nous faire confiance. Nous avons déjà fait nos preuves à l’Assemblée nationale. Nous n’avons fait que défendre le peuple dans tous les régimes où souvent, on nous présente comme des opposants alors que seul l’intérêt supérieur de la nation nous préoccupe’’, souligne Me El hadji Diouf.

Député sortant, Me El Hadj Diouf fustige ainsi le fonctionnement de l’Assemblée nationale et le déroulement des débats qui y sont souvent menés dans le cadre des questions d’actualité au gouvernement. A ce propos, il dénonce le nombre faible de 13 intervenants face au Premier ministre dont 10 pour la majorité parlementaire, 2 de l’opposition et 1 pour les non-inscrits. Suffisant pour lui de dire que le vrai débat aujourd’hui est de voir comment changer le contenu des débats à l’Assemblée nationale.

Le député titille Moustapha Niasse

Autre chose que le député du PTP dénonce, c’est la réforme du règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui impose désormais un minimum de 15 députés pour constituer un groupe parlementaire. ‘’En 2012, il fallait 10 députés pour créer un groupe parlementaire. Trois ans après, l’Assemblée dit qu’il faut 15 députés, alors que la législature est en train de se dérouler. On change ainsi les règles du jeu en pleine législature. On dit qu’aucun député ne peut quitter son groupe parlementaire pour aller rejoindre un autre. Depuis Senghor, cela n’a jamais existé’’, rouspète Me El Hadj Diouf selon qui, ‘’il y a 2 camps à éviter fondamentalement pour un député : c’est celui du pouvoir et de l’opposition. Le premier est là pour le Président et l’autre, même s’il y a de bonnes choses, voit tout le temps du noir’’, persifle-t-il.

Connu pour être un détracteur du président de l’Assemblée nationale, Me El Hadj Diouf a profité de son face-à-face avec la presse pour accuser Moustapha Niasse de détournement. A en croire l’avocat, ‘’il y a des milliards qui échappent au contrôle des députés’’. ‘’Chaque véhicule à l’Assemblée, après chaque vidange, il y a une surfacturation de  150 000, alors que la facture réelle est de 30 000 à 40 000 F CFA’’, charge-t-il.

AIDA DIENE

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