Publié le 21 Oct 2015 - 23:17
ELIMINER LES IMPORTATIONS RUINEUSES

L’Afrique cherche le salut par l’agriculture

 

L’Afrique est ruinée par les dépenses énormes engagées dans les importations, surtout de produits alimentaires. Alors que le continent dispose de tous les atouts pour l’autosuffisance et même l’exportation. Le DG de la Banque africaine de développement (BAD) invite les dirigeants à changer de perception dans ce secteur.

 

A peine arrivé hier, le directeur de la Banque africaine de développement a fait face à la presse. Le Nigérian Akinwumi Adesina a voulu donner un avant-goût de ce que sera le sommet consacré à l’agriculture qui se tient à partir d’aujourd’hui à Dakar. L’objectif de la rencontre prévue au centre international de conférence Abdou Diouf est de voir comment transformer l’agriculture dans le continent. Ceci, afin de changer la vie des Africains, particulièrement les habitants du monde rural. L’Afrique concentre à elle seule 75% des terres arables dans le monde, avec de l’eau et du soleil à suffisance. Et pourtant, elle dépense 35 milliards de dollars pour des importations.

Le résultat de ceci est que l’Afrique est très efficace en matière de production de la pauvreté. Ce triste ‘’avantage comparatif’’ fait que 400 millions de personnes vivant dans le continent noir sont pauvres. Il est temps de corriger ces impairs. Et l’agriculture est un bon levier pour inverser la tendance. ‘’Si on transforme l’agriculture, on change tout dans le monde rural’’, estime le directeur de la banque. Malheureusement, constate-t-il, ce secteur n’est pas élevé au rang de priorité par les dirigeants des pays. Le but visé par cette rencontre est donc de faire en sorte que la perception sur l’agriculture change. Qu’on sache qu’il n’est pas un secteur social, mais plutôt purement économique.

Ainsi donc, les ministres de Finances, ceux de l’Agriculture et les directeurs des banques centrales vont réfléchir sur les modalités de financement de cette activité. Le cap est déjà fixé en 2025. D’ici à cette date, il faut premièrement éliminer la pauvreté extrême du continent. Deuxièmement, arriver à l’autosuffisance alimentaire. Les pays tireront bénéfice d’une augmentation de la production, avec plus de fiscalité, d’emplois… Le troisième point est d’arriver à exporter. Non pas l’exportation de matières premières qui est synonyme d’importation de pauvreté – exportation d’emplois et de valeur ajoutée –,  mais plutôt d’exportation de produits finis. Enfin, quatrième et dernier objectif, c’est de permettre à l’Afrique d’avoir toute la chaîne de valeur qui lui permettra d’être maître de son propre destin. 

BABACAR WILLANE

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