Publié le 24 Jul 2023 - 18:56
EMPLOI DES JEUNES

Les propositions de Ndongo Samba Sylla

 

Docteur Ndongo Samba Sylla s’est intéressé à la question de l’emploi, dans une étude qui a été présentée lors du ‘’Samedi de l’économie’’ de ce week-end.

 

L’économiste Ndongo Samba Sylla recommande la mise en place d’une garantie d’emploi dans les pays africains. Une question qui a fait l’objet d’une étude. L’économiste s’est appuyé sur le cas du Sénégal pour démontrer la pertinence du projet qui a été débattu lors du dernier ‘’Samedi de l’économie’’.

En effet, Ndongo Samba Sylla considère que la garantie d’emploi, aussi appelée programme d’emploi, est une composante essentielle de toute stratégie de mobilisation des ressources domestiques. C’est une garantie, par le gouvernement, d’un emploi rémunéré au salaire minimum à toute personne qui travaille. Il souligne que la garantie d’emploi est liée à la question de la souveraineté monétaire.

Car, explique-t-il, la monnaie est un monopole public, c’est-à-dire que seul l’État et le gouvernement ont la capacité de mettre sa monnaie à travers sa banque centrale ; aucun autre agent économique ne peut le faire.

De ce fait, à l’instar des programmes d’emploi public comme le recrutement temporaire dans le cadre des travaux publics et des programmes de création d’emplois, la garantie d’emploi crée un droit juridiquement contraignant au profit des personnes éligibles. Étant dans un pays où le taux de chômage est élevé, des stratégies sont mises en place dans le but d’apporter des solutions face à ce problème.

Monsieur Sylla prône, ainsi, une ‘’approche graduelle pour ne pas saturer le programme de garantie d’emploi, de mettre en place cette garantie d’emploi pour corriger les disparités de développement qui existent entre les régions, de favoriser la coopération agricole’’.

D’autres questions ont été soulevées par l’économiste, comme la non-compatibilité des investissements directs étrangers avec la réalité de l’économie africaine, les questions qui tournent autour du néolibéralisme qui empêche aux pays africains de bénéficier d’une bonne croissance économique.

Le secrétaire général de la CNTS, Elimane Diouf, estime qu’il n’est pas normal qu’un pays possède des ressources naturelles riches et diversifiées et avoir une population jeune qui a des difficultés à avoir un travail. ‘’C’est un paradoxe. On ne peut pas avoir une masse de jeunes et les laisser tous conduire des motos Jakarta, parce qu’ils n’ont pas de métiers. Nous avons des richesses, mais on ne l’exploite pas à leur juste valeur’’, fulmine-t-il.

Le représentant du Regroupement des diplômés sans emploi a aussi pris part aux échanges. Il souligne que ce manque d’emplois leur a été imposé par une mauvaise politique publique. Il pointe du doigt l’État comme étant la principale cause du chômage, car c’est lui qui doit garantir la création d’emplois dans ce pays.

Selon lui, les mécanismes mis en place par l’État (Der, 3FPT…) ne sont pas bénéfiques à tout le monde, car il note un clientélisme dans les affaires. Il appelle ainsi à une révision de ces mécanismes pour pouvoir donner la chance à ces jeunes qui sont diplômés et sans emploi.

SOKHNA AMINATA DIOP (STAGIAIRE)

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