Publié le 10 Nov 2014 - 09:10
EN GREVE DE LA FAIM

Les sortants de la FASTEF exigent leur affectation

 

Le débat sur l'intégration des élèves-professeurs après leur formation refait surface. La grève de la faim, entamée vendredi par le collectif des sortants de la Faculté des Sciences et Technologies de l’Éducation et de la Formation (FASTEF), se poursuit. Il exige l'affectation des diplômés.

 

Cinq étudiants de la Fastef qui suivaient une grève de la faim ont été évacués avant-hier samedi  dans des structures sanitaires. Mais selon leurs camarades, ils vont être remplacés par d'autres qui sont sur la liste d'attente du mouvement qui en compte 126. La salle 2C de la FASTEF serait exiguë pour les accueillir tous. Les grévistes reposent tranquillement sur des nattes, couchés sur le côté, sur le dos, ou sur le ventre, enveloppés dans des couvertures pour se protéger du léger froid. Au fond de la pièce, sur un grand tableau vert, les inscriptions blanches : ‘’Affectez-nous ou enterrez-nous’’, renseignent sur les motifs de ce mouvement.

‘’Après notre formation, nous ne sommes toujours pas affectés. Les licenciés de l'année 2012 avaient déjà engagé pareil mouvement l'an passé, mais après la médiation d'Alioune Tine, ils avaient levé le mot d'ordre. Depuis lors, rien de concret’’, déclare Samuel Diatta, le vice-coordinateur du mouvement. A ces derniers se sont ajoutés les sortants de 2013, qui font bloc pour ‘’exiger leur affectation’’. En tout, 447 étudiants-professeurs sont concernés.

Ces sortants de la FASTEF disent ne rien comprendre de la démarche des autorités : ‘’Le besoin du Sénégal est réel car l'éducation est en manque de professeurs qualifiés. Après les audits, le gouvernement avait déclaré qu'il y avait plus de 1000 postes à pourvoir ‘’, affirme M. Diatta d'une voix affaiblie. Une posture d'autant plus incompréhensible qu'il y a présentement appel à candidature pour la vacation, selon lui. Le vice-coordinateur agite même une perspective inquiétante. ‘’ L'Etat continue de former des étudiants alors que ceux de deux promotions n'ont toujours pas été absorbés par le marché de l'emploi ‘’, analyse-t-il.

Ce mouvement est la suite d'une série d'interpellations et de  contestations des étudiants. Ils ont déjà envoyé une correspondance le 10 septembre passé au ministre de l’Éducation nationale, avec ampliation au président de la République, au Premier ministre, au président de l'Assemblée nationale, au ministre de la Fonction publique, et au Conseil économique social et environnemental. Douze jours plus tard, ils ont tenu une conférence de presse au siège de COSYDEP pour alerter l'opinion ; suivie d'une marche le 27 septembre qui les a conduits de la Place de l'obélisque au rond-point de la BCEAO. Le 4 octobre, ils ont tenu la dernière conférence de presse au camp Jérémy avant d'entamer cette grève de la faim vendredi dernier.

 

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