Publié le 27 Nov 2014 - 16:10
EN PRELUDE AU SOMMET DE LA FRANCOPHONIE

Des experts placent la famille au cœur des stratégies de développement

 

‘’Femmes, paix et développement en Francophonie’’. C’est le thème du colloque qui se tient depuis hier à Dakar, en prélude au sommet de la francophonie qui s’ouvre ce samedi 29 novembre. Une tribune qui vise à susciter une large réflexion sur la place des femmes mais également sur le rôle de la famille en tant qu’entité productrice de richesses.

 

Le colloque de deux jours qui se tient à Dakar a servi de creuset de réflexion sur l’autonomisation économique des femmes et leur implication dans tout processus de développement. Lors d’échanges axés sur ‘’la famille productive comme facteur de développement’’, les experts sont largement revenus sur la nécessité de promouvoir une économie inclusive mais également de procéder à une mise à niveau sociale.  Les recommandations ont convergé dans la même direction : inciter les Etats à mettre en place des services de bases sociaux qui puissent permettre ‘’de libérer les femmes du joug des tâches domestiques et de créer des conditions optimales pour éradiquer leur situation de vulnérabilité économique’’. 

A cet effet, de nouvelles approches sont à définir en vue de ‘’booster les familles et par là de tendre vers l’émergence d’une famille productive‘’, selon les mots de M Ousmane Ka, du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance. Et d’ajouter : ‘’on ne peut impulser des stratégies de croissance sans les femmes, on doit miser sur une stratégie de la promotion de la famille productive. Le Programme Sénégal émergent (Pse) s’inscrit dans cette logique car il est question de faire en sorte que les femmes ne soient plus un amortisseur social mais qu’elles soient fortement impliquées dans le processus de développement. ‘’

Une remarque partagée de manière générale par les panélistes qui ont mis en exergue, la position de subalterne des femmes qui effectuent, pour autant, plus d’heure de travail que les hommes, aussi bien pour le travail impayé que pour le travail payé ‘’, rappelle l’économiste Mme Yacine Fall. Sur sa lancée, la militante de la cause féminine qui a travaillé au système des Nations unies plaide pour une inversion des tendances par le biais de nouvelles politiques macroéconomique, lesquelles affectent ‘’directement le bien être des populations notamment les femmes, à tous points de vue.’’ Elle demande aussi la mise en place de mécanismes qui puissent mettre les hommes aux côtés des femmes.

Plaidoyer pour  la laïcité

Pour sa part, la responsable de l’ONG Regards de Femmes, Michèle Vianes, a profité du colloque pour chanter les vertus de la laïcité qu’elle présente comme un bouclier contre la montée de l’intégrisme. ‘’La francophonie, c’est une philosophie, un idéal à construire à partir des principes fondamentaux universels tels la liberté, l’égalité, la fraternité, la laïcité.

Celle-ci est le meilleur outil qui garantit la liberté de conscience et la neutralité de l’action publique. Sans la laïcité, la religion assujettit toute la puissance publique. Cela risque d’occasionner un enfermement identitaire source de conflits’’, a-t-elle déclaré. Avant  d’exhorter les états ayant en partage le français à préserver ce principe régulateur des sociétés surtout qu’il est l’instrument national qui garantit le droit universel.

La promotion de la culture de la paix a aussi animé les débats. Mais pour la Burkinabé Jeanine Mokarina, il faut se faire à l’esprit que ‘’la paix ne signifie pas absence de guerre. C’est un état d’esprit, qui englobe la prise en considération des besoins vitaux de l’homme. Elle repose sur la sécuritaire alimentaire, économique, sanitaire, environnementale, politique pour ne citer que ces exemples. 

Matel BOCOUM

 
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