Publié le 9 Jun 2013 - 02:14
EN PRIVÉ AVEC NUBIAN MADY, ARTISTE MUSICIEN

''Ce que je prépare avec Adiouza . . .''

 

 

Établi aux États-Unis, l'artiste sénégalais Nubian Mady, Mady Dieng à l'état civil, essaie tant bien que mal de tisser sa toile et commence même à s'imposer dans le paysage musical sénégalais. Son premier album international en main, l'interprète de ''Birthday'' fait sa promotion au Sénégal. Dans cet entretien avec EnQuête, il parle de ce nouveau produit ''Natural born warrior'', des critiques formulées en son encontre, de sa petite-amie et de ses projets.

Quel est l'objet de votre séjour au Sénégal ?

Je suis là pour présenter mon premier album international : ''Natural born warrior''. Il est sorti en septembre dernier aux USA. Il me fallait venir ensuite au Sénégal parce que je suis Sénégalais et je suis né ici. Il fallait que je vienne partager mon travail avec les gens de mon pays.  C'est pourquoi je suis là.

Pourquoi d'abord aux USA avant le Sénégal ?

Je l'ai fait juste parce que je vis aux USA. La plupart de mes activités sont concentrées là-bas. Les conditions ne me permettaient pas aussi de le sortir ici d'abord. Il était plus avantageux pour moi de commencer par mon pays de résidence. J'ai plus de connexions là-bas. Mais comme je suis un Sénégalais et Dieu a fait que j'ai une base ici, je savais que quel que soit alpha le deuxième pays qui accueillerait ''Natural born warrior'' serait le Sénégal.

Comment s'est comporté l'album au USA ?

Vous savez, les USA sont vastes. Il n'est pas facile de tout faire en moins d'un an. On a commencé, c'est vrai, et on est en train de faire notre chemin. Les artistes peuvent des fois prendre des années pour faire la promotion d'un album. Alors ce n'est pas facile, mais on ne se plaint pas non plus. Les choses marchent bien. On fait la promotion qu'il nous est possible de faire. Je suis au Sénégal aujourd'hui pour conquérir un autre public. C'est cela ma chance. Depuis que je suis là, j'ai tenu une conférence de presse le 15 mai dernier. J'ai fait un show le soir même. Depuis lors, je tourne. On essaiera de faire les régions également avant de retourner aux USA.

Avec qui avez-vous travaillé sur cette production ?

J'y ai bossé avec différents producteurs. Il y a eu une collaboration entre les Nordicstill Record et Bright Light Record. C'est avec eux que j'ai travaillé pour la production, les deux labels sont en Suède. C'est au Sénégal que j'ai rencontré ceux qui ont produit cet album. J'ai un ami gambien qui s'appelle Essay, c'est le propriétaire du label Bright Light Record. Il a été produit, lui, par Nordicstill Records. Ils sont venus ensemble au Sénégal.

A ce moment, je venais à peine de commencer à travailler sur mon album. Ce sont des amis de Fata et étaient venus assister à un de nos concerts. Après ma prestation, le producteur de Essay est venu vers moi me dire qu'il a décelé un certain talent chez moi. De plus, il est beaucoup plus calé en reggae et dance hall qu'en hip-hop. Alors il m'a proposé de venir en Suède travailler avec lui. Mais c'était juste comme çà, dans la foulée. On a par la suite gardé le contact. Ainsi est né ''Natural born warrior''.

Avec cet album on découvre un Nubian new style. Qu'est-ce qui a changé ?

Rien n'a changé. C'est le vrai Nubian Mady qui vient de s'affirmer dans cette production. Je suis et je reste le même qu'avant. C'est le Nubian conscient qui a une musique internationale et positive qui est là.

Mais ce Nubian-là est différent du Nubian de ''Ragadoum doum''...

Ragadoum doum fait partie de moi. J'ai fait le son et c'est parce que le feeling était là que je l'ai fait. Personne n'a jamais dit que le son n'était pas bon. La seule chose qui a été fustigée, c'était la conception du clip. Et cela, je l'assume encore car je n'y trouve rien de grave. Et s'il y a une chose que je comprends très bien, c'est que dans cette vie, nul ne peut jouir de l'unanimité. Il y aura toujours des gens qui seront contre, quoi que l'on puisse faire. Celui que je veux que les gens connaissent est celui qui fait du reggae dance hall.

Il se disait que Nubian n'était pas engagé. Or, le titre de l'album renvoie à un combat. Pouvez-vous nous en parler ?

J'ai toujours été comme cela. J'ai toujours revendiqué mon africanité et la place que doivent avoir les Africains dans le monde. Les Africains naissent guerriers, c'est indéniable. Les Sénégalais viennent peut-être de découvrir cette facette de moi avec cet album. Mais partout à travers le monde, c'est ce combat que je mène. Je crois en mon pays et en l'Afrique. Je viens au moins trois fois par an au Sénégal. Tout ce que je fais j'y associe les Sénégalais. Je partage leur douleur et leur peine mais aussi leur joie et leur bonheur.

Les critiques ne me déstabilisent pas. Je m'attendais à cela. Si je devais refuser, j'aurais fait autre chose que de la musique. Même le sceau des Prophètes Mouhamad (PSL) a été critiqué.

Nubian suit son bonhomme de chemin malgré toutes les critiques. D'où vous vient cette force ?

Les Sénégalais m'ont jugé avant de me connaître. Ils ne m'en ont pas laissé le temps. Le plus important, c'est que je savais que les critiques n'étaient pas fondées et que la vérité finirait par jaillir. J'avais foi en moi. J'avais foi en Dieu et je savais où j'allais. C'est aussi simple que cela. Je vous dis une chose : les Sénégalais me critiquent mais au fond c'est ce que je fais qui leur plaît. J'ai fait un clip très bon avec tout ce qu'il faut et qui est titré ''Children'', mais il ne passe pas sur les télévisions. C'est un clip soft avec des images touchantes, une musique qui parle et un texte profond. Les critiques ne me déstabilisent pas. Je m'attendais à cela. Si je devais refuser, j'aurais fait autre chose que de la musique. Même le sceau des Prophètes Mouhamad (PSL) a été critiqué.

Vous semblez être également engagé pour la cause des enfants ?

Tout le monde doit l'être. Même si je ne suis pas encore très actif dedans, je fais du mieux que je peux. Il n'y a pas longtemps, j'étais au Fouta pour apporter ma touche dans un programme d'aide aux enfants. J'ai utilisé mon image pour sensibiliser. J'étais dans le Fouta, dans un village reculé qui s'appelle Doumgalaw. J'ai bravé la chaleur pour aider. Je ne le regrette pas. C'était une très belle expérience que je renouvellerai volontiers.

Certains soutenaient que vous n'osiez pas vous produire en banlieue. Vous avez participé à un concert et enflammé la scène. Comment avez-vous vécu ces moments ?

Quand on le disait, je riais sous cape en sachant que la plupart de mes fans se trouvent dans la banlieue. Je fréquente ces gens-là et je les connais. Je vais souvent à Pikine. J'y vais pour voir des amis et prendre le thé avec eux. Ceux qui disaient cela n'avaient rien compris. A ce concert, ceux qui soutenaient ces propos ont vu ce que j'ai partagé avec le public. Les photos sont là. Ce que ces gens-là (les critiques) ne savent pas, c'est que rien que ma musique sonne ghetto. Le dance hall vient du ghetto. Je me considère comme un ghetto man. Je sais que partout où je passerai dans la banlieue je vais faire feu et flamme.

Quels rapports entretenez-vous avec les autres artistes ?

De mon côté, j’entretiens des relations saines et positives avec tous mes collègues. Je ne sais pas et je ne pourrais pas vous dire ce que eux pensent de moi. Tout ce que je peux vous assurer, c'est ce qu'ils me montrent quand on se voit et c'est des choses positives. Ils me félicitent et m'encouragent. Donc, je considère que j'entretiens de bons rapports avec eux. Je leur souhaite à tous du fond du cœur le meilleur. S'ils m'en souhaitent autant, tant mieux. Dans le cas contraire, tant pis. C'est leur problème.

Ne trouvez-vous pas que vous êtes trop fashion pour un hip-hoppeur ?

(Rires) La mode fait partie de moi. Si être artiste signifie ne pas être fashionable je ne veux plus être artiste. J'ai toujours été comme cela. Il n'y a pas de mal à ça !

Quels sont vos projets ?

Là on prévoit de se produire à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar le 21 juin (date la Fête de la musique, NLDR). Je ferai un autre show au Just4U avant de rentrer. On est en train de voir également s'il serait possible de jouer en Casamance, à Thiès et Fatick avant mon retour. Sinon, je reviendrais après le Ramadan pour cela. Mais avant, je vais sortir le remix du single ''Birthday''. Ce sera un duo avec Adiouza. Le son est presque terminé. Et je peux vous assurer qu'il fera un tabac.

Est-ce que Nubian a quelqu'un dans sa vie ?

Il y a une jeune fille que j'aime beaucoup, que j'aime de tout mon cœur. Je sais que je l'aime et je suis certain qu'elle est ma moitié.
 

PAR BIGUÉ BOB

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