Publié le 3 Jun 2015 - 22:24
ENRICHISSEMENT ILLICITE

L’épouse de Tahibou Ndiaye justifie son patrimoine foncier par des dons

 

A la suite de son époux, Tahibou Ndiaye, Ndèye Aby Diongue a comparu hier, devant la Cour de l’enrichissement illicite. Mme Ndiaye poursuivie pour complicité d’enrichissement illicite a elle aussi justifié son patrimoine foncier par des dons reçus d’autorités.

 

Le procès de l’ex-directeur général du Cadastre, Tahibou Ndiaye, s’est poursuivi hier, devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI). En fin de matinée, Aby Diongue a succédé à son mari à la barre pour répondre du délit de complicité d’enrichissement illicite. Tout comme son époux, Mme Ndiaye a justifié son patrimoine foncier constitué de villas et de terrains par des dons reçus d’autorités. Parmi celles-ci, il y a l’ex-Premier ministre Aguibou Soumaré. Ce dernier, a-t-elle déclaré, lui a offert un terrain sis à Mermoz Pyrotechnique, quand il était ministre du Budget. ‘’Aguibou Soumaré ne me connaissait pas, mais on se salue juste. Il voulait certainement faire plaisir à mon mari’’, a justifié l’épouse de l’ex-DG du Cadastre. Toujours selon ses déclarations, l’homme d’affaires et politicien, Demba Diop dit Diop Sy lui a aussi offert un terrain de 200 mètres carrés au Batrain. ‘’Un jour, il m’a trouvée dans le bureau de mon mari où je me plaignais de n’avoir pas de dépôt pour mes activés et il m’a offert le terrain ‘’, a précisé la prévenue.

Elle a également cité l’actuel ministre des Finances Amadou Bâ parmi ses bienfaiteurs. Le ministre lui aurait offert 500 mètres carrés qui ont servi à l’extension de sa villa Ngor Wassila. Auparavant, son oncle Fallou Guèye lui avait cédé 600 mètres carrés. Les 1 100 mètres carrées, c’était pour compléter les 500 mètres que lui avait attribué initialement son mari. ‘’Comme je ne voulais pas que ma famille se retrouve à l’étroit, comme lorsque nous vivions à la cité des jeunes cadres, j’ai demandé à « Tonton Fallou » de me céder une partie de son terrain mitoyen au mien’’, a expliqué Ndèye Aby Diongue. Aussi, a-t-elle laissé entendre que son époux n’avait jamais profité de sa position de directeur du Cadastre pour lui attribuer des terrains. Mais qu’elle a acquis certains terrains grâce à la Commission de contrôle des opérations domaniales (CCOD). C’est le cas d’un terrain qu’elle a vendu, mais dont elle n’arrive toujours pas, selon ses dires, à se faire payer par l’acquéreur.

Pourtant au cours de l’instruction d’audience, Mme Ndiaye avait soutenu qu’outre le terrain de Ngor, son époux lui avait attribué un autre terrain qu’elle avait cédé à son tour à un certain Mor Ndiaye. D’ailleurs à propos de ce terrain, elle a nié l’avoir vendu, comme affirmé par l’acquéreur durant l’instruction. Selon Ndèye Aby Diongue, l’acte de vente faisant état d’une transaction portant sur 15 millions était une pure formalité, car le terrain était un bail. Sur sa lancée, elle a nié être la propriétaire de la villa de Hann Mariste où vit sa mère. ‘’La maison est à mon nom, mais elle appartient en réalité à ma mère. Ce sont mes frères et sœurs qui ont demandé le terrain à Tahibou’’, a déclaré la prévenue.

Interpellée sur son parc automobile, Ndèye Aby Diongue a reconnu être propriétaire de trois voitures (BMW, Infinity et 4x4 Prado). La BMW lui a été offerte, selon ses dires, par le patron d’EMG Mbaye Guèye, en contrepartie de marchandises. ‘’Comme je lui disais tout le temps que la BMW me plaisait beaucoup, un jour il me l’a offerte’’, a indiqué la prévenue, selon qui elle ne dispose plus d’aucun franc comme avoir financier.

A la suite, de Mme Ndiaye, c’est Mame Fatou Thiam, poursuivie également pour complicité, qui a comparu. Fille adoptive de Tahibou Ndiaye, elle a expliqué que la villa R+2 sise à Sicap-Mermoz qui est à son nom n’est pas sa propriété exclusive. ‘’Elle nous appartient à nous tous, mes frères, sœurs et moi’’, a confié la jeune dame. Selon elle, la villa a été construite avec les produits locatifs de leur villa sise à Yoff. Contrairement à ses parents, Mame Fatou Thiam a fait savoir que l’essentiel de ses biens provient de ses activités commerciales. Aujourd’hui, c’est au tour de sa sœur Ndèye Rokhaya Thiam de comparaître à la barre.

FATOU SY

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