Publié le 1 Apr 2015 - 11:36
ESCROQUERIE ET ABUS DE CONFIANCE PORTANT SUR LA SOMME DE 65 MILLIONS FCFA

Me Ibrahima Mbodji envoyé en prison

 

C’est l’épilogue de l'affaire opposant Papa Daly Ndiaye, un ingénieur du Génie civil, à Me Ibrahima Mbodji. L’avocat à la Cour est dans les liens de la détention, depuis hier, pour une histoire d'escroquerie et d'abus de confiance portant sur la somme de 65 millions F Cfa.

 

Me Ibrahima Mbodji est rattrapé par son passé. L’avocat, qui a écopé d'une suspension de 3 ans dont 2 ans ferme et un an de sursis de l'Ordre des avocats, est dans les liens de la détention, depuis hier. Me Ibrahima Mbodji, poursuivi par Papa Daly Ndiaye, ingénieur du Génie civil, directeur général de DM. Sa, pour les délits d'escroquerie et d'abus de confiance portant sur la somme de 65 millions F Cfa, a été envoyé en prison, après avoir été cueilli par la division des investigations criminelles. L’avocat paie pour sa duplicité dans un projet immobilier qui lui a permis d’encaisser la rondelette somme de 65 millions F CFA. Il s’agit d’un projet immobilier qui a opposé Papa Daly Ndiaye et ses partenaires espagnols aux héritiers de feu Dieynaba Guèye.

Dans cette affaire, Babacar Dia, Abdel Kader Dia, Amadou Guèye Dia et Yacine Diama Dia avaient le choix entre distraire 300 m² de leur titre foncier N°6471/D6 de 771 m² pour le compte de Mme Sylvie Dossou ou rembourser sa mise de 57 millions dans un projet immobilier. Devant ce dilemme, les investisseurs espagnols représentés par Papa Daly Ndiaye consentirent ''à sauver le terrain en entrant dans le projet''. Ils réglèrent la dette de 57 millions, à la date du 12 juin 2007. ''Me Jean Paul Sarr nous a alors délivré une attestation n°1412 du 25 juin 2007, puisque chargé par les Consorts Dia de procéder à la vente de la parcelle de 300 m², au profit de ma Société DM. Sa, en cas de non-remboursement, au plus tard le 25 novembre 2007, de la somme de 57 millions F Cfa majorée des frais financiers y afférents dont les héritiers se sont reconnus débiteurs'', expliquait Papa Daly Ndiaye, il y a deux ans à EnQuête.

Duplicité

Toutefois, poursuivait l'ingénieur du Génie civil, après avoir signé un procès-verbal de conciliation avec le conseil des héritiers, le 26 août 2010, l'avocat Me Ibrahima Mbodji avait encaissé 65 millions F Cfa, composés de la créance principale de 57 millions et de 8 millions au titre des intérêts. ''Me Ibrahima Mbodji ne m'a jamais informé ni des discussions avec l'autre partie, ni des conclusions des documents signés, ni de la saisine du notaire pour la vente du terrain, ni des perceptions du chèque de 65 millions et ce, depuis le 27 octobre 2010 jusqu'en juin 2012, soit 20 mois après'', racontait Papa Daly Ndiaye.

Par contre, faisant jouer la duplicité à fond, l'avocat avait continué à lui faire croire que la procédure était en cours. L'ingénieur Papa Daly Ndiaye présentait alors un document dans lequel il listait tous ''les éléments de diversion'' de l'avocat. Il s’agissait de mails, de SMS et de correspondances échangés. ''Jusqu'au 18 juin 2012, Me Mbodji a tenu à me faire comprendre que la procédure judiciaire était en cours, alors qu'il avait, depuis le 27 octobre 2010, perçu le chèque de 65 millions''. Dans un courrier en date du 22 mars 2012, Me Mbodji lui écrivait : ''Je vous rappelle que cette affaire a été appelée à l'audience du 17 mars 2012'', alors qu'il n'en est rien. Une autre fois, l'avocat invoquait la ''grève des greffiers'' et la ''paralysie de la justice''.

Dans cette affaire, l’ingénieur avait refusé la conciliation proposée par l'avocat. Me Mbodji acceptait une créance de 70 millions et voulait la régler par paiement immédiat de 5 millions. 15 millions à la date du 10 septembre 2012 et le reliquat, par versements de 3 millions. Jugé, il avait été condamné à 1 an de prison ferme, au paiement de 85 millions de F Cfa et à la contrainte par corps au maximum. Mais, Me Mbodji s’était pourvu en Cassation. L’affaire est allée jusque devant la Cour suprême. Mais il a été déchu de son pourvoi. Fort de cette décision, l’ingénieur a poursuivi le dossier et obtenu qu’un mandat d’arrêt soit émis contre l’avocat. Ainsi, il a été cueilli à son domicile à Liberté 6 extension. 

Gaston COLY

 
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