Publié le 25 Jul 2017 - 16:12
ESCROQUERIE PORTANT PLUS DE 67 MILLIONS DE FCFA

Le promoteur immobilier Abdou Boucounta Mbengue condamné 4 fois

 

Hier, Abdou Bouncounta Mbengue a obtenu 4 condamnations (1 an, 2 ans, 6 mois, et 2 ans de prison) devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour un même délit : escroquerie.  Le promoteur immobilier doit allouer plus de 67 millions aux 7 parties civiles, constituées dans 4 procédures différentes.

 

C’est un multirécidiviste. Abdou Bouncounta Mbengue n’est pas à son premier forfait.  Même en prison où il séjourne, depuis longtemps, les plaintes de parties civiles ne cessent de lui tomber sur la tête. ‘’Il est un spécialiste dans l’escroquerie foncière’’, signale le ministère public. Rien que pour la journée d’hier, il s’est présenté à quatre reprises devant la barre pour répondre de 4 procédures intentées contre lui, toutes inscrites sur le rôle d’audience du tribunal des flagrants délits de Dakar. Ce, avec 7 victimes pour un préjudice total de plus de 67 millions de FCFA.

Du coup, le promoteur immobilier a fait l’objet de plusieurs mandats de dépôt. Mieux, il a été envoyé en prison avec la dame Codou Niane qui est en détention préventive, depuis le 14 juin dernier, à la Maison d’arrêt des femmes de Liberté 6, pour la même infraction. La première affaire jugée, ce lundi, l’a opposée à l’investisseur Dame Ciss. Sur ce, Abdou Bouncounta Mbengue a été reconnu coupable d’escroquerie. En sus, il devra allouer la somme de 18 millions de FCFA au sieur Ciss. Pour les 3 autres affaires, il a pris 2 ans, 6 mois et 2 ans ferme.

Extrait de sa cellule à la citadelle du silence, le prévenu a fait face au juge des flagrants délits pour la manifestation de la vérité. D’emblée, il a contesté les faits qui lui sont reprochés. A l’en croire, il a eu à proposer à l’investisseur un terrain de 300 mètres carrés sis à la Cité Keur Gorgui. Tout en lui demandant de verser la somme de 18 millions de FCFA pour la régularisation des documents y afférents, car le site appartient à l’Etat. Sur ce, il lui a fait signer un protocole d’accord pour l’obtention d’un droit réel de propriété. Alors que dans sa déposition faite à l’enquête préliminaire, le sieur Mbengue a avoué que la partie civile n’était pas au courant qu’il n’était pas le propriétaire du terrain. Entendu à son tour, Dame Ciss a indiqué que le prévenu lui a montré une parcelle d’un montant de 18 millions de FCFA. C’est dans ces circonstances qu’il lui a fait visiter.

‘’Après la remise de la somme de 14,675 millions de FCFA, il m’a donné un délai de 2 mois pour être en possession du bien immobilier et lui verser le reliquat. Il m’a fait savoir que la procédure était en régularisation dans les services compétents. Par la suite, je me suis déplacé pour commencer les travaux, car je devais poursuivre mes activités’’. Avant de poursuivre : ‘’Là, on m’a dit que le site était déjà réservé. J’ai mené une enquête et j’ai découvert la supercherie. C’est la raison pour laquelle, j’ai déposé une plainte contre lui’’.

Soutenant les affirmations de Dame Ciss, le parquet a signifié que dans le protocole d’accord versé dans le dossier Abdou Bouncounta Mbengue a usé du titre de propriété pour céder le terrain. Il a expliqué que dans cette affaire, il y a usage de fausse qualité et de manœuvres frauduleuses ‘’pour jeter de la poudre aux yeux du plaignant en lui faisant croire qu’il est le propriétaire’’. ‘’Il est temps de le mettre hors d’état de nuire, car malgré ces démêlés avec Dame justice, il persiste dans ses agissements’’, a déclaré le Substitut du procureur avant de requérir 2 ans d’emprisonnement. Intervenu pour assister les intérêts de l’investisseur, Me Bamba Cissé a rappelé que Mbengue est un ‘’habitué des faits’’.  Qu’il ‘’maîtrise toutes les arcanes de la propriété foncière’’. Ce qui lui permet, dit-il, d’escroquer facilement ses victimes.  Ainsi, le conseil a réclamé 30 millions de FCFA à titre de dommages et intérêts.

‘’18 millions, c’est pour participer aux frais de la procédure de régularisation. On ne peut pas avoir un terrain à la Cité Gorgui à moins de 50 ou 100 millions de FCFA’’, a lancé, l’avocat de la défense. Pour Me Babacar Mbaye, l’accord était très clair entre les parties. ‘’En plus d’être promoteur immobilier, mon client travaille dans l’administration de l’Etat du Sénégal. Je crois qu’il n’est pas téméraire pour s’engager dans ces histoires’’, a soutenu la robe noire. Mais, le tribunal l’a vu autrement.  

AWA FAYE

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