Publié le 10 Nov 2016 - 21:22
ETATS-UNIS

Ce qu’il faut attendre de la gouvernance de Donald Trump

 

Donald Trump veut changer les Etats-Unis. C'est en tout cas ce qu'il n'a cessé de répéter au cours de la campagne électorale. Ses lignes directrices visent à restaurer la domination américaine, la sécurité du pays et sa prospérité sans ménager ses partenaires, qu'ils soient proches ou lointains. Avec un Congrès qui reste entre les mains du parti républicain, le prochain président américain pourrait en plus avoir les coudées franches pour imposer son agenda.

 

Donald Trump l'a dit et redit : une fois à la Maison Blanche il détruira l'héritage de Barack Obama. L'une des premières choses que le nouveau président américain pourrait donc entreprendre, c'est de s'attaquer au symbole même de cet héritage : la grande réforme de la santé. Donald Trump a promis de l'abolir sans pour autant préciser par quel système la remplacer.

L'autre grande promesse de la campagne Trump concerne l'immigration : un mur géant le long de la frontière avec le Mexique doit empêcher l'arrivée des immigrants clandestins. Ceux qui vivent déjà sur le sol américain doivent être expulsés. Onze millions d'étrangers sans papiers pourraient être concernés par cette mesure.

Son slogan  ‘’Rendre sa grandeur à l'Amérique’’, Donald Trump compte le mettre en œuvre en investissant massivement dans les infrastructures vieillissantes du pays et créer ainsi des millions d'emplois. Pas beaucoup de détails en revanche sur le financement de ce programme. Pas plus que sur les 20 milliards de dollars que le vainqueur de l'élection voudrait injecter dans l'éducation.

Enfin et surtout, celui dont la campagne a été désignée comme la plus haineuse de l'histoire américaine a appelé au rassemblement. ‘’L'heure est venue pour l'Amérique de panser les plaies de la division’’, a déclaré Donald Trump.

‘’L'Amérique d'abord’’

En matière de politique étrangère, pendant la campagne, Donald Trump ne s'est pas embarrassé de précautions. A la fois en ce qui concerne ses voisins ou ses alliés plus lointains. Va-t-il pouvoir tenir sa ligne ?

De deux choses l'une, soit les déclarations de Donald Trump sont irréalistes, soit tellement imprécises qu'il suffira de s'adapter à la situation. Exemple : la promesse d'anéantir l'organisation de l'Etat islamique (EI). Surtout, pas question de dévoiler la stratégie, il faut agir par surprise, selon lui, contrairement à ce qui a été fait jusqu'ici en Irak.

Concernant la Syrie, au lieu d'accepter des réfugiés, il faut créer une zone de sécurité pour les Syriens à l'intérieur de leur propre pays. Et pour cela, il suffit de se réconcilier avec les Russes.

Le républicain se montre sûr de lui, mais Obama n'avait pas non plus prévu de se brouiller sciemment avec Poutine. Les différends se sont accumulés, au Moyen-Orient et en Europe et Donald Trump pourrait bien se trouver confronté aux mêmes difficultés. ‘’Je ne sais pas qui est Poutine’’, a-t-il admis sans complexe, mais il sait comment traiter avec lui.

Autre cas de figure, Donald Trump ne fait que marteler des propositions déjà formulées par son prédécesseur, simplement, dans la forme, il prend moins de gants. Les relations avec les autres membres de l'Otan en sont l'illustration: les Européens n'ont qu'à payer pour leur défense. Cela fait des années que les Américains le réclament.

Quant aux propositions les plus radicales, certaines pourraient tomber à l'eau. On verra si le mur à la frontière mexicaine appartient à cette catégorie. (Rfi.fr)

 

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