Publié le 22 Aug 2012 - 10:27
ETHIOPIE-DECES DE MEES ZENAW

  Le vice-Premier ministre assure l’intérim

La Constitution reste floue. Elle énonce seulement que le vice-Premier ministre assure la relève du Premier ministre en son absence. Rien sur la durée de cet intérim ou sur les procédures qui devraient être mises en place en cas de disparition prématurée du Premier ministre.

Le gouvernement a pourtant annoncé qu'il n'y aura pas de nouvelles élections. D'ores et déjà des voix s'élèvent dans l'opposition. Temesgen Zewde, de l'Union pour la démocratie et la justice (UDJ) reproche que les partis d'opposition n'aient pas eu voix au chapitre dans cette transition.

L'annonce de l'intérim d'Hailemariam ne serait intervenue qu'après débat au sein du Front de libération du peuple tigréen (TPLF), le parti historique de Meles Zenawi. Ses dirigeants s'étaient déjà réunis il y a trois semaines à Mekele, la capitale du Tigré.

Hailemariam était l'homme que Meles avait déjà choisi pour lui succéder à la fin de son mandat. Une marionnette dont le Premier ministre aurait continué à tirer les ficelles.

Les hommages se multiplient

De nombreux dirigeants africains et d'autres pays du monde ont salué mardi le rôle stratégique que Meles Zenawi a joué sur le continent. Barack Obama affirme éprouver de l' « admiration » pour sa politique de lutte contre la pauvreté. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon salue un « défenseur exceptionnel de la cause africaine ». Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso évoque un « dirigeant africain respecté » qui « a fait preuve d'un grand engagement personnel ».

Le président sortant de Commission de l'Union africaine (UA), Jean Ping, salue, quant à lui « la contribution à la promotion de la paix » de Meles Zenawi. L'Ouganda, le Kenya et l'Afrique du Sud notamment ont aussi fait l'éloge du Premier ministre décédé.

L'opposition appelle à une ouverture politique

Il y a aussi ceux qui rappellent aujourd’hui l'héritage répressif que Meles Zenawi laisse derrière lui. C'est le cas de plusieurs organisations de défense des droits de l'homme qui ont appelé ce mardi à de rapides progrès en Ethiopie en matière de droits humains et de liberté d'expression. Meles Zenawi a dirigé l’Ethiopie d'une main de fer pendant plus de vingt ans depuis qu'il avait pris le pouvoir en 1991 à la tête d'une guérilla qui venait de faire tomber le régime de Mengistu Haile Mariam. Meles Zenawi a été reconduit il y a deux ans, avec 99% des suffrages lors des dernières législatives.

Ces ONG soulignent que le Premier ministre disparu avait mené une vaste campagne de répression de l'opposition au cours de ces dernières années. Temesgen Zewde, le président du parti d'opposition Union pour la démocratie et la justice, espère que la transition sera l'occasion d'une ouverture politique.

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