Publié le 18 Jun 2012 - 21:27
EURO 2012

L'Italie passe en soufflant

 

Un match de l'Irlande à l'Euro 2012 commence toujours par la chair de poule - celle procurée par la Green Army en tribunes - et se termine toujours par une défaite des siens sur le terrain. Ce soir n'a pas dérogé à la règle. Mais plus que face à la Croatie ou l'Espagne, l'équipe irlandaise a fait son match et enquiquiné les champions du monde 2006 jusqu'au bout des deux mi-temps.

 

Il a fallu un but majestueux de Balotelli à la 90ème minute pour que la troupe de Prandelli se sache définitivement qualifiée. Avant cela, Cassano était sorti du néant transalpin pour marquer déjà sur corner. Cela faisait sept mois que l’Italie n’avait pas gagné. Cela faisait cinq matches que les Azzurri n'avaient pas goûté la victoire, leurs deux nuls dans le Groupe C succédant à trois défaites en amical. Cela faisait même six matchs que l'Italie n'avait pas gagné en phase finale d'une compétition internationale. Elle met ainsi fin à la pire série de son histoire. Mais au vu de la prestation du soir, cette série est logique. Et il ne faudra pas oublier au moment d'entamer les quarts de finale, que la Squadra Azzura le doit aussi à l'Espagne victorieuse de la Croatie (1-0). Sans cela...

 

Cassano et son mètre 75

 

L'Italie passe sa première demi-heure à accumuler les signes qui ne trompent pas. Coup d'envoi: les Azzurri perdent le ballon directement dans l'axe. Heureusement que Keane se foire. Pirlo perd ensuite son ballon sur une passe anodine (5e). Oui Pirlo. Tour à tour, Motta glisse dans la surface au moment de contrôler pour armer une frappe (7e), Buffon est obligé de dégager en touche sous la pression de Keane alors que la remise en jeu italienne était tranquille, un Cassano pas serein dans ses baskets engueule Di Natale alors que c'est le Milanais qui vient de tenter une talonnade ubuesque (29e) et enfin Di Natale voit sa frappe en pivot sortie du cadre par le haut du bras-épaule de St Ledger.

 

 

En face, poussés par l'infatigable choeur philharmonique de la Green Army, les hommes du Trap' veulent se racheter une fierté. Chaque contre-attaque est jouée à fond les ballons. Dommage que la dernière passe, l'inspiration ou la technique individuelle ne suivent pas comme lors de ce 4 contre 3 littéralement bazardé par McGeady (23e). Il manque aux Boys in Green le génie d'un Cassano par exemple, capable du haut de son petit mètre 75 de convertir de la tête un corner qu'il s'est lui même procuré dans un match où tout semblait jouer contre son équipe. Le corner est de Pirlo bien sûr. Premier poteau, Cassano la dévie du crâne, Given la touche et le ballon tape derrière la ligne avant que Duff la sorte. Mais le cinquième arbitre derrière le but justifie sa présence (1-0, 35e). La joie de Buffon est à la mesure de la fébrilité transalpine.

 

La rage de Balotelli

 

Mathématiquement qualifiée, l'Italie ne se décoince pour autant pas lors du deuxième acte face à l'équipe la plus faible de la compétition. Il y a bien cette frappe de Fantantonio sur un amour de passe en retrait de Balzaretti (48e), mais elle est contrée par Dunne. De Rossi concrétise lui aussi l'ultra-possesion azzurra mais la stérilise en n'accrochant pas le cadre (50e) sur une spéciale Thierry Henry à l'entré de la surface. Débute alors un long calvaire pour les téléspectateurs de la Rai Uno. Car même si les Irlandais sont loin d'être foncièrement dangereux - Buffon effectue son premier arrêt à la 59e sur une frappe d'Andrews - la ginger fougue oblige l'Italie à ne pas sortir de son camp. Andrews, encore, est même à dix doigts de Buffon d'égaliser. Sur un missile sol-sol consécutif à un coup-franc indirect, le milieu de West Bromwich Albion troue le mur mais pas les gants du capitaine rital.

 

L'entrée de Balotelli en fin de match (75e) coïncide avec un petit mieux. Un regain de forme concrétisé en toute fin de match par un carton rouge irlandais (Andrews écope d'un deuxième carton jaune, 89e) et un but italien. Sur un corner de Pirlo, encore, Super Mario claque le ciseau retourné bien qu'accroché par le maillot (2-0, 90e). Sa célébration tout en nonchalance et colère à l'égard de son banc fera jaser. En attendant, il s'en fout. Son Italie s'est qualifiée. Petitement, mais qualifiée quand même. Et on sait comment ça se finit ses scénario là avec l'Italie.

 

 

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