Publié le 29 Jun 2015 - 16:23
EVALUATION APRES UNE ANNEE D’APPLICATION

Bokk gis gis ‘’déchire’’ l’acte 3 de la décentralisation

 

Si l’acte 3 de la décentralisation était une copie d’examen soumise à l’appréciation de Bokk Gis Gis, ceux qui l’ont rédigée s’en sortiraient avec une note très faible. Après un an de mise en œuvre, les camarades de Pape Diop qui s’y exprimaient hier sur le sujet affirment que c’est un échec total.

 

La convergence démocratique Bok gis gis a profité de l’an I de l’acte 3 de la décentralisation pour l’évaluer. Mais Pape Diop et ses camarades n’ont vu qu’échec dans cette nouvelle politique définie pour les collectivités locales. En fait, expliquent-ils, les difficultés auxquelles les communes font face sont liées à des problèmes de ressources. L’acte 3 avait promis de redresser la situation. ‘’Mais ça n’a pas été le cas. L’acte 3 a créé plus de problèmes qu’il en a résolus’’, déclare Pape Diop.

Il part du postulat selon lequel le développement d’un pays, c’est à la base. Et la base ici, ce sont les collectivités locales. Donc, si les collectivités ne sont pas dans les conditions optimales de pouvoir mener à bien leur politique, la décentralisation n’aura pas joué son rôle d’amélioration des conditions de vie et d’existence des populations. ‘’Nous estimons donc que cette loi a été un échec. Et ce qui le prouve, elle a été examinée à plusieurs reprises à l’Assemblée (nationale) et jusqu’à présent, on nous promet un retour de cette même loi. Cela veut dire qu’elle a été faite dans la précipitation, sans concertation avec les acteurs. Et c’est pourquoi nous vivons les conséquences aujourd’hui’’, constate avec regret l’ancien maire de Dakar.

Le problème à leurs yeux, est que les compétences transférées n’ont pas été suivies de transfert de ressources comme il se devait. Ce qui fait que les moyens sont faibles. Les fonds alloués ne sont pas assez. Que ce soit le fonds de dotation, le fonds de concours ou le Bci. ‘’À ce niveau, l’Etat devait faire plus que ce qu’il fait actuellement. C’est de cela qu’il s’agit, parce que n’oubliez pas, avec la communalisation universelle, on nous avait promis de voir nos communautés rurales devenir des communes modernes avec des moyens additionnels pour pourvoir faire face aux missions auxquelles elles ont été destinées’’, rappelle l’ancien responsable du Pds.

Cependant, les écueils ne sont pas que financiers. Ils sont également liés aux ressources humaines et techniques. A Dakar par exemple, affirme Pape Diop, le transfert de personnel de la ville vers les communes pose problème. Il en est de même du transfert des équipements. Parlant d’ailleurs de ressources humaines, le président de Bokk Gis Gis attire l’attention sur un fait pas toujours signalé de son point de vue et non moins important. Il s’agit de la délivrance des permis de construction. A ce niveau, les nouvelles communes de plein exercice ont toutes les compétences de délivrer des permis. Seulement, ‘’aucune d’elles n’est dotée de commission technique pouvant étudier les dossiers de délivrance de permis’’, à l’exception de la ville. C’est donc là des compétences transférées à l’absence d’outils nécessaires pour leur accompagnement.

Un autre grief porté à l’encontre de l’acte 3 est la nomenclature budgétaire. Yahya Ndoye fait remarquer que celle-ci date de 1966. Elle a servi aux régions, aux départements, aux communes rurales…, sans prendre en compte les spécificités locales. C’est le cas par exemple de la ville de Dakar qui est devenue une ville universitaire, alors que cet aspect n’est pas intégré. Ainsi donc, lui et son chef de parti en appellent à une nomenclature plus flexible, autrement dit, adaptée aux réalités du moment. 

BABACAR WILLANE

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